L'INFO. Une semaine après la levée de son immunité parlementaire, le sénateur UMP Serge Dassault a été placé mercredi en garde à vue à Nanterre, conformément aux révélations d' Europe 1 mardi. La garde a vue a été levée mercredi soir et reprendra jeudi matin. Cette mesure intervient dans le cadre de l'enquête sur un système présumé d'achats de voix lors des municipales de Corbeil-Essonnes.
Une garde à vue avant la mise en examen ? Le propriétaire du groupe d'aviation a été placé en garde à vue, vers 9 heures, dans les locaux de l'Office central contre la corruption et les infractions financières et fiscales à la direction centrale de la police judiciaire à Nanterre, dans les Hauts-de-Seine. De multiples précautions encadrent cette garde à vue. Tout simplement parce que Serge Dassault aura bientôt 89 ans et que les enquêteurs veulent le ménager, pour éviter qu'il ne fasse un malaise.
C'est pourquoi, l'industriel ne passera pas la nuit en cellule. Sa garde à vue a été levée mercredi soir pour le laisser rentrer dormir chez lui. Son interrogatoire reprendra donc jeudi matin. Cette garde à vue peut durer jusqu'à 48 heures, avant un éventuel déferrement devant les juges qui peuvent le mettre en examen.
Quel est l'objet de l'enquête des juges ? Les juges d'instruction du pôle financier Guillaume Daïeff et Serge Tournaire enquêtent depuis mars sur un possible système d'achat de voix, lors des élections municipales de 2008, 2009 et 2010. Le scrutin de 2008 avait été annulé pour des dons d'argent aux électeurs par le Conseil d’État, qui ne s'était pas prononcé sur leur ampleur.
L'enquête s'est accélérée ces dernières semaines. Trois premières mises en examen ont été prononcées le 17 janvier contre l'actuel maire UMP et bras droit de Serge Dassault auquel il a succédé à la tête de la ville, Jean-Pierre Bechter, sa deuxième adjointe Cristela de Oliveira, et Younès Bounouara. Ce dernier, âgé de 41 ans, figure comme un relais de l'industriel dans les cités de Corbeil. Il est actuellement détenu pour une tentative d'assassinat commise sur cette commune le 19 février 2013.
Des mouvements de fonds vers le Liban. Les juges se penchent notamment sur des mouvements de fonds entre la France et le Liban, particulièrement un transfert d'environ 18 millions d'euros sur le compte d'une société, Iskandia. Environ trois millions seraient revenus en France.
De l'argent dont ils soupçonnent qu'il aurait pu servir à l'achat frauduleux de voix via deux intermédiaires présumés, Younès Bounouara et Mamadou Kebe. Ce dernier est mis en examen dans une autre affaire instruite à Paris pour tentatives d'extorsion de fonds et appels téléphoniques malveillants à l'encontre de proches du sénateur.
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