Depuis 2007, l’Etat prend en charge les frais d’inscription des Français dans les lycées français à l’étranger. Cette mesure, voulue par Nicolas Sarkozy, est aujourd’hui vivement critiquée par les parlementaires, selon des informations révélées lundi par Le Parisien.
Concrètement, les frais de scolarités annuels coûtent à l’étranger entre 1.500 euros, à Madagascar, et 15.000 euros, à New York. Des frais que ne paient plus les 14.000 lycéens Français, mais qui concernent toujours les élèves locaux.
Depuis des mois, la mission d’évaluation et de contrôle de l’assemblée nationale préconise d’en finir avec cette mesure, qui a coûté plus de 33 millions d’euros à l’Etat en 2010. Mais dans une note datant du 15 juin, que Le Parisien s’est procurée, la commission regrette le silence de l’Elysée sur cette question, malgré son insistance.
Une manne électorale
Pour le président, les 2 millions de Français expatriés pourraient représenter une mine de voix non négligeable pour les prochaines élections. Nicolas Sarkozy a d’ailleurs fait un geste en leur direction en créant en juin un secrétariat d’Etat chargé des Français de l'étranger.
Pourtant, la mesure de gratuité est loin de faire l’unanimité chez les parents d’élèves à l’étranger. D’abord parce que les aides concernent tous les revenus. Et que certains enfants de stars du showbiz ou du sport, relativement nombreux dans ces établissements, se retrouvent exonérés de frais d’inscription. Alors que leurs camarades locaux, eux, doivent payer des sommes parfois très lourdes pour leurs familles.
Un plafond de revenus
Conséquence : la part d’étrangers dans les lycées français serait en baisse, au détriment du brassage culturel. Le fossé se creuse aussi entre les familles françaises, puisque l’exonération ne s’applique qu’aux lycéens, les autres classes d’âge devant payer les frais de scolarité.
De son côté, Nicolas Sarkozy entend bien étendre la gratuité à tous les niveaux scolaires. Les députés, quant à eux, souhaiteraient avant tout qu’elle soit limitée à un plafond de revenus, mais rien, à l’Elysée, ne semble aller dans ce sens.