Les marins CGT de la compagnie de ferries entament leur septième jour de grève.
Le mouvement intervient en pleine période de week-ends prolongés. Les marins CGT de la SNCM, la compagnie de ferries qui assure les liaisons entre la Corse et le continent, en sont mardi à leur septième jour de grève. Ils réclament l'application des mêmes lois sociales pour tous leurs concurrents, notamment pour Corsica Ferries, qui bat pavillon italien.
Dimanche soir, les marins ont fait retentir les sirènes des bateaux à quai, une façon de se rappeler au bon souvenir de François Hollande. Le président élu a déjà dans ses cartons une proposition de loi qui prévoit d'imposer l'inscription des navires au premier registre maritime, qui oblige à appliquer les lois sociales françaises.
Un scénario à la SeaFrance
"Il y a des centaines de milliers d'emplois qui sont en jeu", a assuré à Europe 1 le délégué CGT Frédéric Alpozzo. "Ce n'est pas une histoire de pressions sur monsieur Hollande. Sans réponse, il y aura un plan social à la SNCM, sur le même scénario que SeaFrance", redoute-t-il.
Si les salariés sont d'accord sur les revendications, l'opportunité de ce mouvement de grève divise. Pour Camille Aboche, délégué CFTC, "ce week-end a été désastreux vis-à-vis de notre image, qui s'est détériorée". "Les passagers qui nous avaient fait confiance se retrouvent sur le carreau", déplore-t-il au micro d'Europe 1, estimant que "les Corses en ont marre de cette situation qui perdure".
"Logique de destruction" de la CGT
La direction de la compagnie de ferries, elle, dénonce une "logique de destruction" de la CGT et un mouvement qui est le fait d'une "petite minorité" qui a "l'arrogance de bloquer toute la compagnie".
En six jours, la SNCM dit avoir perdu "17.000 passagers et plus de 1.100 remorques, ce qui représente une perte de 1,8 million d'euros". Le tout au profit, une nouvelle fois, de son principal concurrent.