Et si les enseignants n’avaient plus les moyens de faire grève ? Avec un enseignant sur six en grève selon le ministère de l’Education, le mouvement de grève contre les suppressions de postes, jeudi, est moyennement suivi. Une mobilisation moins importante que prévu, qui s’explique en partie par le coût élevé de la grève.
Le mouvement sur les retraites a coûté cher
Après une longue mobilisation contre la réforme des retraites, qui n’a pas porté ses fruits, les syndicats Unsa Education et SGEN CFDT ont décidé de ne pas appeler à la grève.
"Il y a quelques années, la grève permettait souvent d’obtenir des collectifs budgétaires, c'est-à-dire des rallonges, dans le cadre de fermetures de postes. Face à l’autisme du gouvernement et du président de la République, c’est devenu extrêmement difficile", explique Christian Chevalier, un dirigeant de l’Unsa Education, sur Europe 1 jeudi.
De nouvelles formes de mobilisation
Les enseignants ne baissent toutefois pas les bras contre les 16.000 suppressions de postes prévues à la rentrée prochaine. Ils privilégient de nouvelles formes de mobilisation, comme des occupations locales, ou de tractage. Par exemple, un rassemblement régional très suivi a eu lieu mercredi après-midi, sous les fenêtres du rectorat de Toulouse.
Des "happenings" qui ont aussi pour but de redorer l’image des professeurs auprès de l’opinion publique, parfois lassée des grèves. "Nous sommes conscients des difficultés que les grèves engendrent au sein des familles", concède Pauline, enseignante depuis plus de 30 ans, sur Europe 1.
Le soutien des familles est devenu une des clés du mouvement, qui est pour la première fois suivi par la fédération de parents d'élèves, la Peep. De bon augure pour la journée de mobilisation du 19 mars prochain, programmée samedi, dans le but d’associer au maximum les familles.