Les nouvelles recherches lancées n'ont toujours pas permis de retrouver le corps de Fiona, malgré les détails donnés par Cécile Bourgeon lors de son audition mardi et sa présence sur les lieux du drame jeudi. La mère de famille avait fait croire que sa fille avait disparu tandis qu'elle se trouvait dans un parc sur les hauteurs de Clermont-Ferrand. Mais elle assure désormais qu'elle "fera tout" pour retrouver le corps de Fiona.
Elle pensait "être en mesure de collaborer". L'audition de Cécile Bourgeon mardi, ainsi que celle de son compagnon Berkane Makhlouf qui est prévue vendredi matin, étaient considérées par le procureur de la République, Pierre Sennès, comme "une étape procédurale indispensable" pour l'avancement des recherches. Au cours de son audition, Cécile Bourgeon a de fait donné des éléments susceptibles de conduire les enquêteurs jusqu'à la sépulture de Fiona. "Elle a pris du recul et reconstitué tout dans sa tête et elle pense être en mesure de collaborer plus efficacement" que lors des précédentes recherches, avait rapporté son avocat Me Gilles-Jean Portejoie. Ce dernier avait également assuré que Cécile Bourgeon était "dans une logique de collaboration absolue avec les enquêteurs".
>> A lire aussi : La mère de Fiona fera "tout pour aider"
Un nouvel endroit a donc été passé au peigne fin. C'est notamment pour ces raisons que les enquêteurs ont décidé de reprendre les fouilles rapidement. Les recherches ont eu lieu en présence de la mère de famille, aux environs du lac de la Cassière, à deux kilomètres à peine de celui d'Aydat et à une vingtaine de kilomètres au sud de Clermont-Ferrand, rapporte Le Parisien. Des repérages sur ce site avaient déjà été réalisés la semaine dernière. Les précédentes fouilles réalisées fin septembre sur la commune d'Aydat n'avaient quant à elles rien donné. Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf s'étaient pourtant rendus sur les lieux. En vain.
Mais la mère se trouve "désorientée". Lors des nouvelles recherches de jeudi, la mère de Fiona était "pleine de bonne volonté", mais a été "rapidement désorientée", a assuré son avocat. "Je l'ai trouvée pleine d'énergie et de bonne volonté, puis rapidement désorientée, n'arrivant pas à se positionner" dans la forêt aux côtés des enquêteurs de la police judiciaire, a déclaré le conseil. Le procureur et les deux magistrats instructeurs participaient également aux recherches à Fontclairant, un hameau du village d'Aydat, à une vingtaine de kilomètres au sud de Clermont. "On a fait quatre ou cinq haltes et à chaque fois on se rendait compte que ce n'était pas là et on est tous très déçu", a poursuivi le pénaliste clermontois. "Elle est très déçue de ne pas avoir retrouvé le corps de sa fille et quand on s'est quitté, elle était très abattue", a-t-il ajouté. "Elle a des souvenirs, d'un chemin qui monte, d'une voie que l'on quitte. Elle a quelques repères, comme une maison, mais c'est plutôt un sentiment" que du concret, a précisé Me Portejoie. Les recherches ont été suspendues peu avant 15 heures et Cécile Bourgeon a été reconduite à la maison d'arrêt de Lyon-Corbas.
Pourquoi c'est capital pour l'enquête ? La découverte du corps de Fiona est pourtant capitale pour la suite de l'enquête. Car l'autopsie pourrait permettre de déterminer les circonstances exactes de la mort de la fillette, alors que les versions de sa mère et de son concubin divergent. Ce dernier affirme qu'il s'agit d'un accident domestique - la fillette se serait étouffée dans son vomi - tandis que Cécile Bourgeon accuse son compagnon de lui avoir porté un coup fatal, le soir du 11 mai. Berkane Makhlouf devait être à son tour entendu vendredi par les juges d'instruction, sans que de nouvelles recherches ne soient entreprises.