Latifa Ibn Ziaten, la mère de la première victime de Mohamed Merah, a refusé vendredi soir de mettre en cause les autorités, estimant en revanche que la famille du "tueur au scooter" n'avait "rien fait" pour prévenir ses actes.
"Je ne peux pas dire que les policiers ou les autorités n'ont pas fait leur travail", a déclaré la mère d'Imad Ibn Ziaten lors d'un débat organisé dans les locaux de l'association Zy'Va, à Nanterre.
Ces déclarations interviennent alors que le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, a estimé, dans un entretien qui doit être diffusé mercredi sur France 3, qu'il y avait eu "une faute" de la part de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) dans la surveillance de Mohamed Merah.
Si celui-ci avait été "bien élevé, bien éduqué, il ne serait pas devenu un assassin", a estimé Mme Ibn Ziaten, qui a fondé une association et écrit un livre à paraître mercredi, près d'un an après la mort de son fils le 11 mars 2012 à Toulouse. "Pourquoi sa mère, qui savait qu'il était dangereux, n'a-t-elle pas fait le nécessaire? Pourquoi son frère, qui a écrit un livre racontant son parcours, n'a-t-il pas fait le nécessaire? Pourquoi sa soeur, qui dit qu'elle est fière de son frère, n'a-t-elle pas fait le nécessaire? Ils n'on rien fait", a-t-elle poursuivi.
Latifa Ibn Ziaten a estimé aussi que Mohamed Merah avait "sali l'islam". "L'islam n'a jamais dit qu'il fallait tuer qui que ce soit. L'islam est pour la paix, l'amour, le partage, le respect. On ne mélange pas l'islam avec la haine", a-t-elle ajouté. Pour elle, Merah "n'était pas un musulman, c'était un délinquant, un terroriste, un assassin, tout simplement".