Les Etats-Unis soupçonnent l’établissement d’être un centre d’entraînement d’Al-Qaïda.
La mosquée de Lyon serait-elle un centre de recrutement d’Al-Qaïda ? C’est en tout cas ce que soupçonne la CIA. Selon une liste dressée par le Pentagone et publiée par WikiLeaks, une dizaine de mosquées et centres islamiques ont été utilisés par Al-Qaïda pour recruter, aider et entraîner ses militants, de Karachi à Montréal et de Lyon au Caire.
Le document, qui devait aider les enquêteurs américains dans leurs interrogatoires des détenus de Guantanamo, cite notamment la Grande mosquée de Lyon.
"Accusations ridicules"
Ces allégations ont été aussitôt balayées par le recteur de l’établissement, qui s'est dit "outré" que l'administration américaine considère ce lieu comme "un des centres de recrutement d'Al-Qaïda en Europe". "Cette accusation est infondée et gratuite. Stigmatiser une mosquée de cette importance va donner l'occasion à certains d'être encore plus incisifs à l'égard de l'islam. C'est grave pour l'expression du culte musulman en France", a déclaré Kamel Kabtane, le recteur de la grande mosquée de Lyon, sur Europe 1.
Et le responsable ne compte pas en rester là. Il recevra jeudi le consul des Etats-Unis. Il a aussi demandé à être reçu par l'ambassadeur des Etats-Unis "car il entend lui dire de vive voix qu'il est inadmissible de porter des soupçons aussi graves et destructeurs sur la mosquée, ses responsables et ses fidèles". Et de conclure : "c'est donc le monde à l'envers que de voir l'administration américaine s'engager dans de telles analyses à partir de son expérience de Guantanamo".