L'INFO. Mauvais coup pour le service central des courses et jeux. Le ministère de l'Intérieur a annoncé jeudi que le chef de la "police des jeux", le commissaire divisionnaire Jean-Pierre Alezra, a été démis de ses fonctions. Cette annonce intervient au lendemain de la publication de deux articles du Point et du Parisien faisant état des "relations incestueuses" entretenues par des fonctionnaires du service "avec des responsables de cercles de jeu parisiens". Dans un communiqué, le ministère précise que "dans l'intérêt du service, le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, a décidé un changement à la tête" de ce service "afin de renouveler le management".
Deux procédures disciplinaires. Plusieurs policiers de ce service chargé de surveiller les casinos, les cercles de jeux et les courses, ont été mis en cause dans deux enquêtes sur deux établissements de jeux parisiens : les cercles Concorde et Wagram. L'Intérieur précise que deux procédures disciplinaires envers des fonctionnaires de ce service ont abouti à la tenue de conseils de discipline, les 19 septembre et 4 décembre dernier. "Il sera statué avant la fin de la semaine sur ces cas individuels", annonce le communiqué. La désignation d'un nouveau responsable sera "très rapide" et, "si nécessaire, l'exercice transitoire de la direction du service sera assuré par un haut cadre de la Direction centrale de la police judiciaire", assure l'Intérieur.
Écoutes compromettantes et disparition de scellés. Mercredi, l'hebdomadaire Le Point publiait sur son site un article intitulé "malaise chez les flics des courses et jeux". Il y était fait mention d'écoutes menées en 2009 dans le cadre de l'affaire du cercle Concorde, mettant en cause indirectement des policiers du service. "Les flics des jeux ? Trois coupes de champagne et ils signent le bon de passage" ironisait dans une conversation téléphonique Jacques Buttafoghi et Jean-François Federici deux hommes présumés proches du milieu corse et "gros bras" de l'établissement. Plus gênant encore, en 2011, des scellés issues de perquisitions menées dans le cadre de l'enquête sur le Cercle Wagram avaient disparu dans le coffre d'un des chefs du service : 14.640 euros en liquide et une montre Rolex s'étaient ainsi évaporés.
Le commissaire dénonce "une mesure injuste". Avant même cette incroyable disparition, un audit commandé par le directeur central de la police, avait mis en avant "un dysfonctionnement du service au niveau du management". Limogé jeudi, le commissaire Jean-Pierre Alezra s'exprimait dès mercredi dans l'article de l'hebdomadaire. "Mon service est clean, il n'y a aucun dysfonctionnement. Certains veulent m'abattre uniquement pour prendre ma place", "explosait" alors le chef central des courses et jeux. Interrogé par l'AFP jeudi, à la suite de cette sanction, le commissaire a dénoncé "une mesure injuste". "Je n'ai pas eu l'occasion de fournir des explications", a-t-il déploré.
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