Le calcul est simple. "Depuis une trentaine d’années, l’Eglise ordonne entre 95 et 135 prêtres par an", a expliqué le cardinal Philippe Barbarin mardi sur Europe 1. Mais "si on ordonnait 250 prêtres par an en France, on tiendrait la distance". D’où le lancement d’une campagne de publicité inédite de l’Eglise catholique pour tenter de susciter des vocations.
Le procédé, assure l’Eglise, est "moderne". Vraiment ? Europe1.fr a pesé le pour et le contre.
Ce qui est "moderne" :
Le format. Des "Cart'Com", plus connues sous le nom de "flyers", seront distribuées dans des cafés, des cinémas et des magasins de disques. Comme pour annoncer un concert.
L’anglais. "Jesus is my boss" ("Jésus est mon patron", NDLR) affirme le badge du futur prêtre, "why not ?" ("pourquoi pas", NDLR) interroge le slogan de la campagne. Tout serait une question de langage ? "J’aimerais bien que RH, ça veuille dire Richesses humaines plutôt que Ressources humaines", a renchéri Mgr Barbarin sur Europe 1.
Les couleurs. Du vert fluo pour la veste du candidat à la prêtrise, du jaune citron pour son badge et une chemise bleue ciel : on est loin de la soutane noire.
La mise en scène. Une photo pour le visage, doublée d’un dessin crayonné pour le costume : le montage en forme de "clin d’œil" rajeunit l’image du prêtre. "L’Eglise sait avoir de l’humour et de l’espérance", confie Me Bernard Podvin, le porte-parole des évêques de France, dans les colonnes duParisien.
Ce qui n'est pas vraiment "moderne" :
Le col romain. Le jeune prêtre est reconnaissable à son col romain, symbole de pureté dans l’Eglise mais aussi d’austérité. D’autant qu’il n’est plus obligatoire en France. "Les clercs porteront un habit ecclésiastique convenable, selon les règles établies par la conférence des Évêques et les coutumes légitimes des lieux", dit simplement le Vatican depuis 1962.
Le figurant. Bien sûr, sa coiffure est "dans le vent". Mais le jeune homme choisi pour incarner ce prêtre du XXIe siècle a tout du fils de bonne famille. En arrière plan, du ciel bleu, une rangée d’arbres et des immeubles récents qui ne ressemblent pas à ceux d’une banlieue sensible.
Le site indisponible. La campagne de publicité a été dévoilée mardi dans la presse. Pour le site internet qui l’accompagne, il faudra attendre mercredi.
Au final, cette campagne réussit à attirer l'oeil. Mais sans révolutionner l'image de l'Eglise. Une affiche sera-t-elle suffisante pour susciter des vocations ?
- Et vous, trouvez-vous cette publicité "moderne" ?