Nouvelle étape dans l’interminable réforme des rythmes scolaires. Le comité de pilotage, mis en place avant l’été, a rendu mardi au ministre de l’Education Luc Chatel un bilan de quatre mois d’auditions.
Au cœur de ce rapport, la semaine de quatre jours, dont la critique fait consensus. Le rapport du comité de pilotage sur les rythmes scolaires ne fait pas de propositions, mais il dresse un bilan accablant de cette semaine écourtée, imposée aux écoliers.
Pas de rustine, mais une vision globale
Le ministre de l'Education, qui devait prendre connaissance du rapport, a simplement déclaré mardi après-midi que le statu quo n'est pas tenable en matière de rythmes scolaires. "L'ensemble des acteurs nous disent : "il faut changer les rythmes de notre école qui ne sont plus adaptés au monde d'aujourd'hui"", a déclaré Luc Chatel. "L'ensemble des acteurs sont d'accord pour dire "il ne faut pas une énième rustine aux rythmes scolaires, il faut une vision globale'", a-t-il ajouté.
Répondant aux critiques sur la participation de professionnels du tourisme au processus de concertation, Luc Chatel a affirmé que les changements seraient opérés "en ayant comme seule finalité le seul bien-être de l'enfant". "Nous cumulons le plus grand nombre d'heures par an concentré sur le plus petit nombre de journées de travail. Il s'ensuit donc une surcharge d'activité qui entraîne la fatigue de l'enfant", a rappelé le ministre, prônant "une meilleure répartition de la charge de travail sur l'ensemble de l'année".
Des grandes vacances plus courtes ?
Pour mettre fin à cette semaine quatre jours, deux pistes sont évoquées dans le rapport rendu mardi : faire travailler les élèves les mercredi matin, ou raccourcir les vacances d’été. Mais, si presque tout le monde est d’accord pour supprimer la semaine de quatre jours, ces deux solutions font polémique. Sur les cours le mercredi, les élus locaux demandent du temps pour adapter leurs structures, et surtout, les organisations religieuses objectent que cette matinée est souvent dédiée au catéchisme.
Passer de 8 à 6 semaines de vacances d’été, avec l’instauration d’un zonage pour répartir les écoliers sur juillet et août, pose un problème d’organisation pour le bac. Et les familles recomposées, dont les membres n’habitent pas forcément dans la même région, déplorent de ne pouvoir passer les grandes vacances ensemble.
Autre alternative, proposée par le syndicat des hôteliers (UMIH) sur Europe 1, le zonage de la période estivale en trois zones avec un "planning glissant" allant du 15 juin au 15 septembre.
Une idée de Xavier Darcos
Pour réformer les rythmes scolaires, Luc Chatel va donc devoir marcher sur des œufs. Abolir la semaine de 4 jours pose un problème de cohérence politique, puisque c’est son prédécesseur UMP Xavier Darcos qui l’avait installée en grande pompe, il y a à peine plus de 2 ans. Il a d'ores-et-déjà prévenu mardi matin que "le statu quo n'était pas possible". 'Il faut changer les rythmes de notre école qui ne sont plus adaptés au monde d'aujourd'hui'", a déclaré le ministre de l'Education.
Il s’est toutefois donné jusqu’à juin pour prendre des décisions. A 15 mois de la présidentielle, Luc Chatel veut éviter les faux pas.