A partir du 1er janvier 2012, votre bouteille de Coca ou d'Orangina vous coûtera de 15 à 25 centimes de plus. Une application concrète de la taxe soda, annoncée par François Fillon le 24 août dans le cadre de son plan anti-déficit. Et selon des informations Europe 1, la taxe va rapporter au gouvernement beaucoup plus que prévue.
La mesure génèrera non pas 120 millions d'euros de recettes mais 240 millions d'euros. L'accord a été scellé lundi dans le bureau du chef de file des députés UMP, Christian Jacob. Autour de la table, la ministre du Budget Valérie Pécresse, le ministre de l'Agriculture Bruno Le Maire et Bernard Reynès, député des Bouches-du-Rhône, qui défendra le nouvel amendement dans dix jours.
Le Coca Light et le Coca Zéro bientôt plus épargnés ?
Toutefois, Gilles Carrez, rapporteur du Budget à l'Assemblée nationale, appuyé par Valérie Pécresse, a affirmé devant la presse que la taxe resterait dans l'assiette actuelle et ne serait pas "étendue aux boissons light". Un élargissement que souhaiterait pourtant les parlementaires, ainsi que les fabricants de soda et le député Bernard Reynès.
Ce dernier, auteur de l'amendement, a toutefois répété sur Europe 1 mercredi midi que cela "n'était pas encore définitivement arrêté". Concernant l'idée de taxer l'eau minérale, le député des Bouches-du-Rhône a expliqué que "l'eau faisait partie des hypothèses, comme tout le reste", mais qu'elle serait selon toute vraisemblance abandonnée.
Le ministère doit trouver 80 millions
Sur ce "débat très large", Bernard Reynès a deux certitudes : "l'élément sur la diététique et l'obésité est écarté". Une information que révélait dès mercredi matin Europe 1. "Cibler le problème diététique sur les sodas était aussi une façon de les stigmatiser", juge-t-il. "Si on veut lutter contre l'obésité, pourquoi on ne parle des barres chocolatées, des chips, des produits cholestérol ?", interroge ainsi Bernard Reynès. L'autre certitude concerne les jus de fruits et les produits laitiers, issus de l'agriculture, qui ne seront pas non plus taxés.
Avec le doublement de la taxe, l'objectif du gouvernement est de récupérer 240 millions d'euros et de les redistribuer aux agriculteurs qui emploient moins de 20 salariés permanents afin de faire baisser les charges patronales. Mais, malgré la hausse, il manquerait encore au ministère de l'Agriculture, selon les informations d'Europe 1, 80 millions d'euros supplémentaires à trouver sur son propre budget. Pour trancher définitivement, Nicolas Sarkozy s'exprimera sur la question la semaine prochaine lors d'un déplacement dans la Creuse.