Pour Ziad Takieddine visiblement, la meilleure défense, c’est l’attaque. Mis en examen pour son action dans le contrat d’armement Sawari II avec l'Arabie Saoudite, où des rétrocommissions sont soupçonnées d’avoir été versées, l’homme d’affaires franco-libanais a nié en bloc jeudi sur Europe 1, avant de dégainer l’existence d’un complot, visant "le président de la République" et ourdi par Dominique de Villepin. S’il n’a pas avancé de preuves, Ziad Takieddine fait surtout référence à deux affaires
L’enquête sur Sawari II
La première concerne l’enquête que Jacques Chirac a lancée sur les balladuriens dès son élection à la présidence de la République en 1995. L’ancien maire de Paris, secondé par Dominique de Villepin, alors secrétaire général de l’Elysée, soupçonne les partisans de son rival, dont Nicolas Sarkozy, d’avoir négocié à l’occasion du contrat Sawari II d’éventuelles rétrocommissions afin de financer sa campagne électorale.
L’enquête, menée par Charles Millon, ministre de la Défense du gouvernement Juppé, a abouti à la mise sur écoute de ministres et des responsables politiques proches d’Edouard Balladur, tels que François Léotard ou Renaud Donnedieu de Vabres. Ses conclusions sont inconnues du grand public.
Le retour de Clearstream
L’autre affaire, à laquelle Ziad Takieddine a fait directement référence cette fois, c’est Clearstream. En faisant ce parallèle, l’intermédiaire franço-libanais veut démontrer que tout ce qui se passe aujourd’hui, avec ces accusations de valises de billets, ces témoignages à charge contre l’entourage de Nicolas Sarkozy, serait à nouveau le résultat d’une manipulation orchestrée par Villepin. Et ce même si ce denier a été relaxé en appel en septembre dernier de l'accusation de "complicité de dénonciation calomnieuse".
Le problème pour l’homme d’affaires, c’est que sa crédibilité est, comme il l’a lui-même avoué, "plus bas que terre". Mais Ziad Takieddine justement, a prétendu que tout cela allait changer, "sur la base d’éléments que je possède, que je transmettrais à la justice." Quels éléments, le Franco-libanais n’a pas voulu le préciser. Il ne reste donc qu’à attendre d’éventuelles révélations.