En 2007, ses comptes ont oscillé au fil des mois entre -2,2 milliards et + 1,4 milliards d’euros. Les juges du tribunal correctionnel de Paris ont plongé mardi matin dans la trésorerie de Jérôme Kerviel. Rebondissant sur ces chiffres, le trader, tenu pour responsable de la perte de 4,9 milliards d’euros, a essayé de montrer que sa hiérarchie à la Société Générale ne pouvait ignorer ses opérations hors normes.
Une trésorerie dans le rouge
Preuve que ses supérieurs savaient, Jérôme Kerviel a expliqué à la barre que, lorsqu'il était "positif", il lui est arrivé de "prêter" de la trésorerie, en interne, à des collègues traders, et quand il était "négatif", il empruntait, ponctuellement jusqu'à un milliard.
"Ça se voyait qu'il prenait des grosses positions", a confirmé Taoufik Zizi, un ancien collègue, ex-assistant trader à la Société Générale. Qui avait été couvert par Jérôme Kerviel lorsque sa propre trésorerie affichait -300.000 euros.
La Société Générale se défend
"Une situation de trésorerie à un moment donné ne traduit pas forcément un résultat", a répondu la représentante de la banque, Claire Dumas. Un exemple ? Un industriel peut être dans le rouge momentanément parce qu’il a payé des matières premières mais il finira par revenir dans le vert quand il aura encaissé le paiement de sa commande.
Face à cette trésorerie en dents de scie, qui laisserait entendre que la hiérarchie de Jérôme Kerviel savait qu’il avait le goût du risque, Claire Dumas a assuré : "quand on voit cela, on ne prend pas du tout une crise cardiaque".