Treize salariés de la cimenterie Lafarge sont entrés dimanche dans leur sixième jour de grève de la faim. Installés devant le siège de l'entreprise, à Saint-Cloud, dans les Hauts-de-Seine, ils protestent contre le projet de fermeture du site de Frangey, dans l'Yonne. Premier cimentier mondial, le groupe lafarge avait annoncé en mai la fermeture, fin 2012, du site de Frangey, en activité depuis 1930, employant 74 salariés, en raison notamment d'une surcapacité des fours par rapport au marché national et d'un coût de production élevé.
Les traits tirés, Joël, salarié de l'usine, ne quitte plus son matelas depuis mardi. Mais malgré la fatigue, et les douleurs qui se font de plus en plus sentir, il reste déterminé. Les visites "des femmes du personnel, des copains", et surtout "des élus" lui donnent du baume au coeur : "on voit qu'on n'est pas là pour rien", affirme-t-il à Europe 1.
Le maire de Frangey en grève de la faim
Parmi les élus, un soutien de la première heure : le maire de Frangey, Jean-Claude Galaud. Il est aussi en grève de la faim, aux côtés des salariés de Lafarge. Il pointe le "dialogue de sourds" tenu avec la cimenterie : "quand on leur prouve par A plus B que cette usine est rentable, ils nous disent non", déplore-t-il au micro d'Europe 1. Et de citer l'un des grévistes : "quand vous n'aimez plus votre chien, vous dites qu'il a la rage".
D'autres politiques sont venus soutenir le combat des salariés : le président de Debout la République Nicolas Dupont-Aignan, et plusieurs personnalités de gauche dont le premier secrétaire fédéral du PS des Hauts-de-Seine, Pascal Buchet, la sénatrice communiste sortante Brigitte Gonthier-Morin ainsi qu'André Gattolin (EELV).
De son côté, Lafarge, dont le chiffre d'affaires s'est élevé à 16,2 milliards d'euros en 2010, maintient son projet de fermeture. Présent dans l'usine devant laquelle campent les grévistes, le DRH l'assure, "tous les salariés seront reclassées".