Christine Lagarde doit s'expliquer jeudi devant la Cour de justice de la République (CJR) sur la décision de l'Etat de recourir à un tribunal arbitral pour solder le litige avec Bernard Tapie après la vente d'Adidas, la patronne du FMI étant menacée d'une mise en examen. Ministre de l'Economie de 2007 jusqu'à sa nomination en 2011 comme directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Mme Lagarde est convoquée par la justice pour justifier le recours à un tribunal arbitral qui octroya 285 millions d'euros à Bernard Tapie (400 millions avec les intérêts).
Comme l'avait révélé Mediapart, la patronne du FMI est convoquée jeudi matin devant la Commission d'instruction de la CJR, a-t-on indiqué de source proche du dossier. "Il n'y a rien de nouveau sous le soleil (...). Cela ne change rien à ma détermination, à ma concentration et à mon enthousiasme" dans l'exercice de (mes) fonctions à la tête du FMI, déclarait Mme Lagarde le 18 avril, ajoutant qu'elle avait "hâte" de répondre à la convocation de la justice. Nommée en juillet 2011 à la tête du FMI après la démission forcée de Dominique Strauss-Kahn, Christine Lagarde est visée par une enquête pour "complicité de faux et de détournement de fonds publics" qui avait conduit à la perquisition de son domicile parisien le 20 mars. Elle va devoir justifier la décision, donnée par écrit en octobre 2007 à de hauts fonctionnaires, de recourir à cet arbitrage, sur les montants octroyés et sur le choix de ne pas engager de recours en annulation contre cet arbitrage.