Un restaurateur vient de décrocher un macaron dans le célèbre guide rouge, dont l'édition 2011 a été dévoilée lundi. Une fierté pour n’importe quel chef cuisinier, sauf que Max Bichot a dû mettre la clé sous la porte il y a deux mois.
Le 30 décembre dernier, faute de clients, son établissement, situé à Ingouville en Seine-Maritime, a en effet dû fermer définitivement ses portes. Personnel licencié, murs vendus, Max Bichot tourne la page jusqu’au coup de fil d’un ancien salarié. Ce dernier lui annonce qu’il vient d’obtenir une étoile dans le Guide Michelin.
"Je ne pourrai pas exploiter ce macaron"
"Honnêtement je n’y croyais pas vraiment mais il s’avère que c’est la vérité", explique-t-il au micro d’Europe 1. "Je suis à la fois très content, comme je pense n’importe quel chef de cuisine qui décroche un macaron, et d’un autre côté, je suis empreint de tristesse parce que la vie a fait que mon établissement a été vendu et que je ne pourrai pas exploiter ce macaron", regrette-t-il.
Repris en 2009, le restaurant Les Hêtres a été récompensé pour sa cuisine "au goût du jour", proposant notamment une "lisette marinée au vin blanc et jus d‘agrumes", un "rouget rôti en filet, ratatouille de légumes parfumée au romarin".
Plus de stress
"Si j’avais été mentionné dans le Michelin en 2009 et 2010 comme établissement existant, peut-être que je n’aurai pas fermé parce que ça m’aurait amené beaucoup de clients lecteurs du Michelin qui sont passés devant chez moi pendant deux ans sans s’arrêter, ne sachant pas que j’existais", déplore-t-il.
Mais Max Bichot ne semble pas vraiment amer. Pour l’instant il ne compte pas rouvrir de nouveau restaurant. Il préfère apporter une aide en cuisine dans le restaurant de sa compagne, sans stress, explique-t-il.