Censure ou erreur technique ? Le Parti pirate d'Alsace, qui présente onze candidats aux législatives dans la région, a dénoncé mardi la suspension "sans explication" de son compte Twitter, déplorant un "climat de censure ambiant".
Le compte @PPirateAlsace a en effet été fermé lundi, avant d’être rétabli au bout de 24 heures, selon le coordinateur de cette section, François Ludwig.
24h00min exactement de blocage - coïncidence ?— Parti Pirate Alsace (@PPirateAlsace) June 5, 2012
"Pour un mouvement qui mise sur une campagne à bas coût, qui se passe essentiellement en ligne et s'appuie sur le partage social (retweets etc), c'était une mauvaise surprise à quelques jours du premier tour, analyse le quotidien les Dernières nouvelles d’Alsace. Même si ce compte Twitter avait peu de chances de changer la face du monde politique, puisqu'il comptait moins de 1000 followers (750 pour être précis). "
"Peu de chances de changer la face de la politique"
La firme Twitter a expliqué dans un courriel adressé à François Ludwig que le compte avait, par erreur, été pris dans un système automatique de filtrage anti-spam, les messages publicitaire non sollicité.
Plus tôt dans la journée, le Parti pirate avait dénoncé dans un communiqué l'absence d'explication de Twitter au sujet de la fermeture de son compte et "le climat de censure ambiant qui règne depuis plusieurs années dans la presse et les médias"."Selon la procédure de Twitter, avant ou lors d'une suspension de compte, un e-mail doit être envoyé sur l'e-mail de contact du compte afin d'expliquer les raisons de ce blocage. Cet e-mail nous ne l'avons jamais reçu", avait expliqué François Ludwig.
Mais qui est donc ce parti qui se dit victime de ce climat de "censure ambiant" ? Le Parti pirate se présente pour la première fois à des élections nationales en France, avec une centaine de candidats aux législatives. Leur credo ? Promouvoir notamment la liberté d'expression et la défense des libertés individuelles.
Le PP marche sur les plates-bandes du NPA et du FN
"Le Parti Pirate ne revendique aucune couleur politique puisqu’il propose ‘une autre façon de faire de la politique’, décrypte la sémiologue Elodie Mielczareck sur le site du Nouvel Observateur. C’est le seul parti vraiment ancré dans la tendance de son époque : les débats ont lieu sur Internet ou sur Twitter, les militants donnent leur avis en direct et cela influence la décision finale. "
"Cette autre façon de faire de la politique, c’est l’intervention de chacun en tant que citoyen au sein de la vie politique, poursuit l’experte. En revanche, le risque de désincarnation est grand. Le flou identitaire des protagonistes peut contaminer le contenu de leurs idées : qui sont-ils ? Et, surtout, que proposent-ils ? Des questions qui restent toujours ouvertes. En tout cas, de par son positionnement identitaire (le "nous" versus "eux" ou "je") et idéologique ("une autre façon de faire de la politique"), le PP marche sur les plates-bandes des partis extrémistes comme le NPA ou le FN." Au point de se faire des ennemis sur la Toile ?