Les Marseillais se sont appropriés samedi le nouvel espace offert par la piétonnisation partielle du Vieux-Port et son "ombrière" créant des jeux de reflets entre terre et eau, à l'occasion d'une fête d'inauguration.
Lancés en mars 2012, les travaux du Vieux-Port ont permis de dégager de la place pour les piétons en créant une vaste esplanade et en limitant le nombre de voies de circulation pour les voitures. Le Vieux-Port a été débarrassé de ses barrières le 7 janvier, quelques jours avant le lancement officiel de Marseille Provence 2013, capitale européenne de la culture, mais l'"ombrière", signée du britannique Norman Foster, restait alors inachevée. Partagé entre la municipalité, MPM, le département et la région, le coût du chantier s'est élevé à 45 millions d'euros hors taxes.
"Un lieu historique". "C'est ici que la mer a déposé des marins grecs venus d'Asie mineure", a souligné le président de la communauté urbaine Marseille Provence Métropole (MPM) Eugène Caselli (PS), entouré du maire UMP Jean-Claude Gaudin, des présidents du Conseil général Jean-Noël Guérini (PS) et du Conseil Régional Michel Vauzelle (PS) et de la ministre chargée des Personnes handicapées et de la Lutte contre l'exclusion Marie-Arlette Carlotti. "Ce port est un lieu historique, la calanque originelle de la ville" a pour sa part expliqué Michel Desvigne, l'architecte-paysagiste qui a mené la rénovation de ce lieu emblématique de Marseille.
Les Marseillais le nez en l'air. Censée constituer un lieu de rendez-vous pour les promeneurs, ce monument en inox poli, installé à deux pas du point de départ des navettes pour le château d'If et les îles du Frioul, était la principale attraction de cette inauguration. Le nez en l'air, des Marseillais de tous âges prenaient en photo leur reflet. "Enfin sur Marseille, quand on est avec ses enfants, on peut voir des animations autres que le shopping", se réjouit Gaëlle, une Marseillaise venue avec ses deux filles. "Et ça, c'est trop drôle", ajoute la plus âgée des deux en pointant l'ombrière.
Des détracteurs. Le nouveau visage du Vieux-Port compte pourtant des détracteurs. Pour Sébastien Barles, conseiller municipal EE-LV de Marseille, sa métamorphose est réussie mais il risque de s'avérer à l'usage trop minéral (malgré l'ombrière) car rien n'a été prévu pour anticiper la hausse inéluctable des épisodes caniculaires estivaux et la probable montée des eaux d’un mètre d’ici quelques décennies".
Prochaine étape : à l'horizon 2020, une "chaîne de parcs" devrait relier le port au Pharo et à la plage des Catalans, dans une ville où les espaces verts ne sont pas légion.