La triche non grata à la session 2012 du baccalauréat. A trois mois du début de cette épreuve-reine, le ministre de l'Education Luc Chatel a détaillé, lundi, lors d’une conférence de presse, une batterie de mesures pour "accélérer, dès la session 2012, les sanctions contre les fraudeurs". L'examen, avait été marqué, en 2011, par la fuite d'un exercice de mathématiques de l'épreuve du bac S. Suite à cette fraude, deux rapports avaient été commandés. Un décret, dont voici quelques unes des mesures principales, sera présenté au Conseil supérieur de l’éducation le 22 mars.
Des locaux plus sécurisés. "Actuellement, 22 académies ont réalisé un diagnostic" sur "l'amélioration de la sûreté des locaux" et les crédits nécessaires pour procéder aux aménagements ont été délégués, selon le ministre. Des digicodes ou des barreaux aux fenêtres pourraient ainsi être mis en place dans les bâtiments où sont préparés les sujets, rapporte Le Parisien.. Coût total ? 224.500 euros.
Un système informatique anti-piratage. Concernant "la sécurité informatique", Luc Chatel a indiqué qu'elle avait "déjà été renforcée avec notamment la généralisation des clés USB codées, des postes informatiques dédiés à l'organisation du bac, avec des améliorations dans la sécurisation des échanges avec la détection de l'intrusion".
Une commission dédiée à la sanction des fraudeurs. Exit les universités. Seuls les recteurs pourraient désormais statuer sur les cas de fraude présumés au sein d'une "commission de discipline spécifique pour les fraudes au baccalauréat". L'étude des dossiers se ferait également non plus en d'octobre mais dès le 15 juillet. Pour le ministre, les commissions "s'organisent bien trop tard par rapport aux résultats du bac", elles se réunissent au sein des universités "sans même des représentants du secondaire" et "bien après la rentrée des classes, au moment où les élèves potentiellement fraudeurs sont déjà intégrés à l'université". Pour mémoire, les lycéens fraudeurs peuvent se voir interdire la présentation à tout examen pendant au maximum 5 ans.
Reste que cette proposition est d'ores et déjà sévèrement critiquée car les décisions de cette commission de discipline ne pourront être contestées.
La fédération de parents d'élèves FCPE et les organisations étudiante Unef et lycéenne UNL ont dénoncé dans ce "projet injuste et arbitraire, un tribunal d'exception, où l'ensemble des membres sont nommés par le recteur". "De plus, à la différence des sections disciplinaires des universités, qui devaient jusqu'alors statuer sur ce genre de cas, la représentation des pairs -étudiants, parents ou lycéens- deviendrait inexistante".
La veille sur Internet en suspens. L'an dernier, un élève de terminale S avait pris en photo puis envoyé par MMS, une page de l’examen de mathématiques du bac S. Quelques heures avant l’épreuve, elle avait été diffusée sur Internet après avoir fait le tour de téléphones portables. Le principal suspect avait été mis en examen puis blanchi cinq mois plus tard. Prônant la "tolérance zéro", Luc Chatel avait donc annoncé en août dernier, une surveillance accrue des possibles fuites sur Internet. Aujourd'hui, cette mesure se heurte à des "difficultés juridiques" a précisé le ministère au Parisien. La détection des fuites sur Internet ne devrait donc intervenir que dans un second temps.
Une charte spécifique. Pour permettre une "formalisation des procédures, un document unique de procédure, qui n'existait pas, a été rédigé, prévoyant toute la chaîne d'élaboration des sujets et de proclamation des résultats", a précisé Luc Chatel. Cette formalisation sera présentée au Conseil supérieur de l’éducation du 22 mars. "Nous avons notamment mis l'accent sur la sensibilisation des chefs de centres à la surveillance des candidats", a-t-il expliqué.