• Les faits. C'est une drôle de surprise qu'ont eue les parents d'élèves de l'Institut d'Agneaux, établissement scolaire catholique de Saint-Lô, en Normandie. Selon Ouest-France, qui relate l'affaire, ils ont reçu pendant les vacances, en même temps que le bulletin de notes de leurs enfants, un communiqué de l'Association des parents d'élèves de l'enseignement libre (APEL). Une missive qui n'avait d'autre objectif que de sonner la charge contre le mariage gay. "Jusqu'à preuve du contraire, on n'a pas trouvé mieux pour élever un enfant qu'un couple formé d'un père et d'une mère qui s'aiment et qui s'engagent dans une vie commune pour le bien de l'enfant", explique le courrier.
•Un groupe Facebook pour protester.La réaction des lycéens n'a pas tardé, avec la création d'un groupe Facebook baptisé "Contre le mariage triste", qui comptait 276 membres mardi matin. "Ce qui a dérangé, c'est surtout la démarche", explique Thibault, élève en Terminale L. "Ça fait un peu propagande, matraquage dans les boîtes aux lettres. Ça nous a interpellés. On trouvait pas ça vraiment normal", poursuit l'adolescent."Ça m’a fait réfléchir, et maintenant je suis carrément pour (le mariage gay)", assure de son côté Stéphane, élève de >Terminale ES. "Ça a donc eu l’effet inverse de ce qu’ils comptaient faire."
• L'enseignement catholique veut peser. A quelques jours de la grande manifestation contre le projet de loi sur le mariage pour tous, l'enseignement catholique semble plus que jamais déterminé à peser dans le débat. Il y a deux semaines, Eric de Labarre, directeur de l'enseignement catholique, avait envoyé un courrier aux directeurs d'établissement leur indiquant qu'ils pouvaient mettre en place des débats. Il avait ensuite dû rectifier son propos, expliquant qu'il évoquait des débats entre "professionnels de l'éducation" et qu'il excluait "d'organiser spontanément des débats dans les classes avec les élèves".
• "Appel à la propagande". De quoi faire bondir les autres associations de parents d'élèves, et notamment la FCPE, la première d'entre elles. Depuis plusieurs jours, elle dénonce ainsi un "appel à manifester" de l'enseignement catholique contre le mariage pour tous et un "appel à la propagande". Lundi matin, Vincent Peillon, le ministre de l'Education nationale, avait déjà demandé à "ne pas importer dans l'école des débats qui doivent avoir lieu dans la société". "Il y a des instrumentalisations par des gens qui sont peut-être des deux côtés d'ailleurs, des extrémistes, et la responsabilité des uns et des autres est d'éviter que cela gagne les salles de classe."