Un des avocats de Bernard Tapie a qualifié mercredi le quatrième recours des pouvoirs publics annoncé la veille contre l'arbitrage sur la vente d'Adidas d'"opération de communication de crise". "C'est une opération de communication de crise", a commenté Me Jean-Georges Betto, un des avocats de Bernard Tapie, chargé de cet arbitrage, qui a confirmé avoir reçu mardi cette assignation de l'État et des deux structures chargées de gérer l'héritage du Crédit Lyonnais, le CDR et l'EPFR. L'avocat a relevé que l'assignation "demande le sursis à statuer" et que cette procédure sera donc examinée après "une décision pénale définitive" sur le fond du dossier. "Cela va prendre des années et des années", a-t-il dit, réfutant l'argument selon lequel cette nouvelle procédure pouvait permettre à l'État de récupérer plus rapidement les 403 millions d'euros réclamés. "Cette action au civil est suspendue à la décision au pénal".
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L'État, le CDR et l'EPFR ont assigné lundi Bernard Tapie pour faute, au civil, afin d'obtenir réparation après la sentence arbitrale controversée qui a accordé en 2008 plus de 400 millions d'euros à l'homme d'affaires afin de purger son litige avec la banque sur la vente d'Adidas. Une enquête judiciaire est en cours dans ce dossier. Bernard Tapie est mis en examen pour escroquerie en bande organisée, tout comme un des trois arbitres ayant rendu la sentence, Pierre Estoup, un des avocats de l'homme d'affaires, Me Maurice Lantourne, l'ancien directeur de cabinet de Christine Lagarde au ministère de l'Economie, Stéphane Richard, et l'ancien patron du CDR, Jean-François Rocchi.
Les pouvoirs publics ont également introduit trois autres recours devant la Cour d'appel de Paris depuis juin, en révision, en annulation et en rétractation. Avec ces quatre procédures, "si vous calculez, on demande 1,6 milliard à Bernard Tapie", a ironisé Me Betto. En droit, "à un moment, le subsidiaire peut tuer le principal. On est sur du mille-feuilles procédural", a poursuivi l'avocat. Par ailleurs, cette nouvelle procédure "part du principe qu'ils vont perdre au pénal, qu'ils ne vont pas obtenir au pénal" la réparation souhaitée, a-t-il argumenté. Mais "politiquement, ça permet de tenir en disant, +J'ai tout essayé+".