Plus que jamais avec la crise économique, le cancer est une maladie qui favorise une "paupérisation majeure", selon le deuxième rapport de l'Observatoire sociétal des malades de la Ligue contre le cancer, officiellement remis jeudi à l’Élysée. Les malades ou leurs proches appellent à l'aide pour se nourrir, régler une facture d'électricité, pour des frais médicaux: "C'est la première fois que la Ligue contre le cancer a dû verser autant d'aides financières", s'inquiète le professeur Jacqueline Godet, présidente de la Ligue contre le cancer en évoquant des sommes "en hausse de 8% en 2012 par rapport à l'année précédente". En 2012, la Ligue a aidé directement 20.000 personnes pour un montant total de 6,5 millions d'euros.
"Le cancer est la 1ère pathologie bénéficiant de l'ALD (Allocation Longue Durée) avec prise en charge à 100%, mais les malades n'arrivent plus à financer le quotidien", s'insurge le Pr Godet. Près d'une personne sur deux doit en effet modifier son mode de vie pour des raisons économiques liées à la maladie, et les trois-quarts de ces personnes réduisent toutes leurs dépenses quotidiennes, y compris les dépenses alimentaires et énergétiques. Les aides versées sont pourtant loin de couvrir tous les besoins puisque tous les gens qui en auraient besoin ne s'adressent pas à la Ligue, estime-t-elle en rappelant le rôle crucial des dons et des legs pour faire face à cet accroissement de demandes. "C'est dans les régions économiquement les plus défavorisées qu'il y a le plus de demandes", poursuit-elle citant le Nord, mais aussi "le 93 (Saine-Saint-Denis) qui est débordé".