Alors que les congés de Toussaint commencent, avec leur lot de départs de vacances, le gouvernement a dû reconnaître vendredi que le retour à la normale dans l’approvisionnement des stations-service en France prendrait "encore plusieurs jours", après avoir nié toute pénurie en début de semaine.
Mardi, François Fillon, le Premier ministre, avait avancé un délai de "quatre à cinq jours" pour un retour à la normale. Cette fois, le gouvernement ne donne pas de calendrier précis. Entre "20 et 21%" des stations sont à sec, a précisé le ministre de l'Energie Jean-Louis Borloo en évoquant une "lente amélioration". Le gouvernement espère que le vote accéléré de la réforme des retraites par le Sénat favorise une sortie de crise, malgré l'annonce par les syndicats de deux nouvelles journées d'action.
"Un peu plus de temps"
"Je pense que le retour à la normale demandera malheureusement un peu plus de temps, peut-être, qu'on pouvait l'imaginer à un moment", a aussi reconnu le président de l'UFIP Jean-Louis Schilansky, au terme d’une réunion à Matignon, vendredi midi. La France dispose néanmoins toujours de 90 jours de consommation dans ses stocks stratégiques, malgré l'autorisation de puiser dans une partie de ces réserves, a précisé vendredi le Comité français des stocks stratégiques pétroliers.
Pour tenter de débloquer la situation, la France a importé des "quantités importantes de carburants", a précisé Matignon. En revanche, des mesures de rationnement de l’essence, pour les particuliers, ne sont "pas prévues pour l'instant", a précisé le ministre Jean-Louis Borloo.
Les raffineries françaises toujours à l'arrêt
La production des douze raffineries françaises est toujours arrêtée, même si l'accès à la raffinerie de Grandpuits, en Seine-et-Marne, a été dégagé vendredi matin. Cette raffinerie, qui fournit 70% du carburant de la région parisienne, a aussi été réquisitionnée "au nom des intérêts de la défense nationale". Mais cette réquisition, contestable devant la justice, a été suspendu par la justice.
En réponse à ce déblocage, les salariés de la raffinerie Total de Donges, en Loire-Atlantique, a été reconduite lors d'une assemblée générale jusqu'au vendredi 29 octobre, a annoncé vendredi la CGT. Les grévistes ont ensuite observé une minute de silence en mémoire du droit de grève et ont visionné les image de l'intervention à Grandpuits dans la matinée. A la raffinerie Total de Feyzin, près de Lyon, la grève a été reconduite vendredi "sans date butoir" lors d'une assemblée générale.
Ce déblocage par la force des dépôts pétroliers facilitera l'acheminement des carburants vers les stations-service mais un retour à la normale dépendra à terme de la fin du mouvement de grève aux terminaux pétroliers de Fos-Lavera et du Havre, ont commenté les syndicats. Les raffineries risquent en effet de vider leurs stocks sans pouvoir se réapprovisionner en brut.