Une semaine jour pour jour après sa mort sous les balles du Raid, Mohamed Merah a continué d'embarrasser les autorités françaises. La question du lieu de ses obsèques a donné lieu à de nombreux atermoiements. Rappel des faits.
Acte I : une inhumation pressentie en Algérie
La famille de Mohammed Merah avait affirmé lundi s'être mis d'accord pour organiser l'inhumation du défunt en Algérie, d'où est originaire son père. La question semblait réglée mercredi soir, alors que les proches de Mohamed Merah avaient engagé les derniers préparatifs pour enterrer le corps du septuple tueur de Toulouse et Montauban en Algérie.
La dépouille de l'ancien délinquant multirécidiviste, devenu à 23 ans membre autoproclamé d'Al-Qaïda, était initialement attendue jeudi en début d'après-midi à Alger, en provenance de Toulouse, où elle devait être embarquée sur un vol régulier d'Air Algérie.
Acte II : les préparatifs se font Toulouse
Alors que tout semblait prêt pour que le corps de Mohamed Merah traverse la Méditerranée, l'Algérie a fait savoir, jeudi en milieu de matinée, qu’elle refusait d'accueillir le corps de Mohamed Merah. En cause, des raisons de sécurité et d'ordre public.
Dès lors, Abdallah Zekri, représentant du recteur de la Grande mosquée de Paris, annonce avoir été chargé par la famille du défunt d’organiser les obsèques. Il précise que celles-ci auront lieu à 17heures dans le carré musulman du cimetière de Cornebarrieu, à 5 km de Toulouse.
Acte III : les obsèques reportées de 24 heures
Jeudi après-midi, Pierre Cohen, le maire de Toulouse, reporte de 24 heures les obsèques de Mohamed Merah avec l'objectif de trouver un autre lieu pour la cérémonie. Pierre Cohen estime que son inhumation sur le territoire de la ville de Toulouse n'est "pas opportune".
La perspective d'une inhumation près de Toulouse, où Mohamed Merah a presque toujours vécu, suscite en effet chez beaucoup l'inquiétude que sa tombe ne devienne un exutoire pour les expressions de haine, mais aussi de sympathie.
De son côté Nicolas Sarkozy s'impatiente. "Il était Français, qu'il soit enterré et qu'on ne fase pas de polémique avec ça", demande le chef de l’Etat Nicolas Sarkozy, interrogé par la chaîne d'information BFM TV, en marge d'un déplacement de campagne dans l'Hérault.
Acte IV : un enterrement discret à Cornebarrieu
Mohamed Merah a été mis en terre en catimini jeudi dans le carré musulman du cimetière de Cornebarrieu, dans la banlieue de Toulouse.Une fois le corps déposé dans la fosse creusée plus tôt dans l'après-midi, une quinzaine de participants, uniquement des hommes, jeunes pour la plupart, ont commencé à le recouvrir de terre à l'aide de pelles et de pioches.
Auparavant, ils avaient prié ensemble, ont constaté les journalistes tenus en dehors du cimetière, placé sous la surveillance des gendarmes et d'un hélicoptère.
"Ça s'est arrangé, chacun a pris ses responsabilités", a reconnu Abdallah Zekri au micro d'Europe 1. "Un terroriste, on l'enterre, on ne va pas le manger. C'est un soulagement pour tous les musulmans et particulièrement pour sa mère, qui est restée digne", a-t-il conclu.