Avec l’augmentation régulière du prix des billets de trains (+3,2% en janvier), et le prix de l’essence qui flambe (le litre de sans plomb 95 est à 1,5563 euros), toutes les alternatives pour voyager moins cher sont bonnes à prendre pour les voyageurs.
Le covoiturage n’échappe à la règle. Le nombre d’inscrits sur les sites explose. Des aires de départs sont régulièrement inaugurées un peu partout en France. Il y en a 29 dans les Côtes-d’Armor et elles sont déjà complètement saturées.Le covoiturage marche tellement bien que certains conducteurs ont mis en place des trajets réguliers au départ de Paris à destination des grandes villes de province. Les prix sont très bas grâce à des véhicules de plus en plus spacieux.
Des rabatteurs dans le métro
Porte de La Chapelle, dans le nord de Paris, un rabatteur fait le guet sur la dernière marche du métro. Les voyageurs potentiels qui arrivent avec une valise sont très vite repérés. Les rabatteurs accostent les clients pour leur proposer un trajet dans le nord de la France à des prix qui défient toute concurrence. Puis le client est amené à « la gare », c’est le nom donné à la petite impasse quelques mètres plus loin où attendent les chauffeurs au volant de véhicules grands formats de type six à huit places minimum.
Le principe est simple : une camionnette s’arrête sur le bas-côté de la route. Sept autres voyageurs descendent du minibus et sept autres grimpent.
"C’est très avantageux" :
Paris-Lille à moins de dix euros
En moins de trois heures, les passagers arrivent à Lille. "J’ai toujours payé quinze euros. Quand vous utilisez votre véhicule personnel, vous êtes en moyenne à soixante euros. Quand vous prenez le TGV vous êtes à 65 ou 70 euros. C’est très avantageux", témoigne Pascal qui utilise régulièrement ce moyen de transport.
Les prix peuvent encore descendre. Certains chauffeurs, avec le consentement des passagers, passent par les routes nationales, ce qui permet de déduire le prix du péage. Résultat : un Paris-Lille à moins de dix euros.
Une trentaine de voitures le week-end
Cette activité est devenue un emploi à temps plein pour ces conducteurs. Un des habitants du quartier voit défiler les voitures en semaine mais aussi le week-end. "Quand je sors, je vois une ou deux voitures, un petit fourgon, deux fourgons. Maintenant, il y en a de plus en plus. Ils payent, ils prennent leur place, ils mettent leurs bagages et après, ils s’en vont. C’est une affaire qui rapporte de l’argent, ça c’est sûr", témoigne au micro d’Europe 1, Saïd, un des habitants du quartier. Les jours de grosses affluences, Saïd voit passer jusqu’à trente voitures au pied de son immeuble.