Ils s'attendaient à un Eldorado. En ne voyant venir aucune aide des autorités françaises, ils déchantent. Quelque 500 migrants tunisiens ont investi un petit square, un carré de pelouse coincé entre le périphérique et un entrepôt.
Ils sont tous passés par Lampedusa, cette petite île du sud de l’Italie, avant de rejoindre la France.
"Je suis dégoûté de la France"
Ici, il n’y a aucun abri, à peine quelques matelas. On dort à même le sol. Une image qui ne correspond pas vraiment à la France dont ils rêvaient. "La vie, c’est pas bien ici. On ne mange pas, on dort sur la terre", témoigne l’un deux, 20 ans à peine, arrivé il y a deux mois et qui n’a jamais réussi à travailler.
Mohamed, un autre migrant, voyait lui aussi la France comme une terre d’accueil. "C’était mon deuxième pays", dit-il. "Je suis dégoûté de la France. Aucun Français ne m’a demandé si je dormais, si je mangeais. Ils nous regardent, ils nous laissent", raconte-t-il.
"Je ne sais pas quoi faire"
Les ONG françaises sont absentes. C’est la communauté tunisienne de France qui s’est mobilisée pour venir en aide à ces migrants. A la tombée du jour, certains habitants du quartier viennent distribuer des sandwichs, apportent des marmites de couscous.
"La France n’a rien fait et moi j’ai une carte bleue que j’utilise tous les jours. Je ne sais pas quoi faire, je ne peux pas laisser les gens sans manger", déplore un habitant du quartier.
Et chaque jour, les riverains s’inquiètent de voir arriver de nouveaux groupes de migrants.