Ils sont désormais dans la rue. De nombreux migrants tunisiens tentent de survivre dans les rues de la capitale, depuis l'incendie qui a ravagé le squat de Pantin, en Seine-Saint-Denis, dans lequel ils avaient trouvé refuge. Le drame, survenu la semaine dernière a fait six morts.
Le long des grilles du parc de Belleville, à quelques pas des terrasses de café, ils sont une dizaine à se cacher derrière des buissons. Enroulés dans leurs duvets, ils parlent à voix basse pour ne pas être remarqués pas les habitants des immeubles voisins.
Leurs affaires de rechange et leurs papiers ont été cachés par des amis pour éviter de se les faire voler.
"On a peur, on n'arrive pas à manger"
"On joue au chat et à la souris avec la police et la mairie", raconte Khaled qui a quitté son petit village à la frontière libyenne depuis sept mois.
"Le matin, ils nous prennent nos matelas qu'ils jettent à la poubelle alors on doit en trouver de nouveaux. On a peur, on n'arrive pas à manger. Hier, il y en a un qui s'est fait mordre par un rat. On n'a pas pu l'emmener à l'hôpital car aucun taxi n'a voulu nous emmener", poursuit-il.
Kanoun lui est franco tunisien. Il vit avec eux pour les aider tous les jours.
"Aucun taxi n'a voulu nous emmener ":
"En arrivant en France, avec la peur qu'on a déjà vécue avec la révolution en Tunisie, on a les symboles égalité, liberté, fraternité. Mais on ne trouve rien", regrette-t-il. "On ne peut pas être embauché parce qu'on n'a pas régularisé notre situation. On est toujours cherché par les flics. On a une mauvaise image dans les yeux des Français. Retourner en Tunisie ou rester en France, c'est presque pareil", conclut Kanoun.
Beaucoup ont renoncé. Ils sont rentrés en Tunisie avant de "devenir des voleurs".