Ils sont entre 7 et 8.000, et ont été pris de court par le mouvement de contestation en Tunisie. Les tour-opérateurs et les compagnies aériennes se mobilisent pour faire rentrer les touristes français bloqués en Tunisie. Ce rapatriement a débuté samedi, et devrait s’accélérer dimanche, avec l'affrètement de douze avions supplémentaires par les voyagistes, permettant de rapatrier l'essentiel des vacanciers qui le souhaitent avant la fin du week-end.
"On ne part pas en avion comme en voiture"
Mais les difficultés à surmonter sont nombreuses. "On nous dit que les aéroports sont rouverts, mais il est actuellement impossible d’accéder à l’aéroport de Tunis", a indiqué sur Europe1 Georges Colson, le président du syndicat national des agences de voyages. "Il y a des problèmes de répartition d’avions. La compagnie Tunisair ne répond pratiquement pas. Donc on a beaucoup de difficultés."
Rapatrier autant de vacanciers en même temps demande de mettre sur pied une logistique bien huilée, de l'acheminement des passagers depuis leur hôtel à leur arrivée en France. "On ne part pas avec un avion comme avec une voiture. Il ne suffit pas d'aller au garage et de mettre la clé sur le contact", résume Jean-Pierre Mas, co-président du réseau d'agences de voyage "AS Voyages" (Afat et Selectour), qui compte 1.500 clients en Tunisie.
"Force majeure"
Vendredi soir, le Quai d'Orsay a déconseillé tous les voyages non urgents en Tunisie, entraînant de fait le branle-bas de combat chez les voyagistes. Thomas Cook France (700 clients), Fram (1.600 clients), Nouvelles Frontières (200), Marmara (790 clients) ont confirmé leur objectif qui était de rapatrier leurs voyageurs dimanche soir sauf imprévu. "Si les vols n'atterrissent pas en France dans l'aéroport de départ nous organiserons des post-acheminements" par car ou train, précise Marmara.
Après le retour, se posera le problème du remboursement éventuel. Les événements en Tunisie relevant du cas de "force majeure", les professionnels se retrouvent "libérés de leurs obligations classiques de faire voyager les gens ou de les rembourser s'il y a une modification", a expliqué Me Emmanuelle Llop, avocate spécialisée. "Ils ne proposent pas spontanément de remboursements car ils n'ont pas toujours cette possibilité, notamment les agences de voyage qui n'ont plus les fonds."