Le frère de Merah demande sa libération

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avec AFP
JUSTICE - Mis en examen pour complicité d'assassinats, il dit ne reconnaître que la "justice d'Allah".

Abdelkader Merah, le frère de l'auteur des sept assassinats de Toulouse et Montauban, a livré vendredi, selon des participants, un long monologue devant la cour d'appel de Paris qui examinait sa demande de remise en liberté. Cheveux mi-longs ramenés en arrière dans un catogan, barbe taillée à la manière salafiste, vêtu d'un maillot de football, celui qui est à l'isolement depuis son arrestation il y a plus de deux ans, a écouté lors d'une audience à huis clos la plaidoirie de son avocate, celles des parties civiles, et l'avocat général, hostile à toute libération.

Puis, Abdelkader Merah, mis en examen pour complicité d'assassinats, s'est levé pour prendre la parole, et a commencé par réciter une longue sourate du Coran, s'attirant les remontrances de la cour, selon des avocats présents à l'audience. Il a ensuite livré un monologue d'environ une heure, évoquant la "justice d'Allah", la seule qu'il reconnût, selon des participants. Il s'en est pris à celle des hommes, cette "pseudo-justice" qui lui a refusé de se rendre "sur la tombe de (son) petit frère".

Il a réfuté toute participation aux crimes de Mohamed Merah qui n'est "pas un héros" à ses yeux. Quant à savoir si son frère est "un martyr", seul le Prophète peut le dire, a-t-il argumenté. Il a expliqué qu'il condamnait désormais les actes de son frère puisque des théologiens saoudiens venaient de le faire. Il a légitimé "le jihad avec des règles", sans les préciser, tout en semblant parfois prendre ses distances avec une action violente, ont encore rapporté des participants. Et de conclure que s'il était à la place de la cour, il n'accorderait pas de libération car elle relancerait la douleur des proches des victimes de Mohamed Merah, ont assuré plusieurs avocats des parties civiles.

Abdelkader Merah avait fait appel d'une ordonnance rendue le 13 mars par une juge des libertés et de la détention (JLD) qui le maintenait en prison, où il est depuis plus de deux ans. La magistrate insistait sur le risque de trouble exceptionnel à l'ordre public qu'un élargissement serait susceptible d'entraîner. La chambre de l'instruction doit rendre son arrêt mardi.

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