Jean-Michel Gentil n'entend pas en rester là. Le juge d'instruction qui a mis Nicolas Sarkozy en examen dans l'affaire Bettencourt a décidé de poursuivre Henri Guaino, pour "outrage à magistrat", selon des informations recueillies par Europe 1. Henri Guaino va donc se voir délivrer par un huissier une citation directe à comparaître dans les prochains jours et sera jugé par le tribunal correctionnel de Paris à une date qui n’a pas encore été fixée. Il encourt jusqu'à six mois de prison de 7.500 euros d'amende.
Gentil "a déshonoré la justice". Après la mise en examen de Nicolas Sarkozy jeudi dernier, Jean-Michel Gentil a fait l'objet d'un tir de barrage de proches de l'ancien chef de l'Etat. Et Henri Guaino s'est particulièrement fait remarquer en estimant que le juge d'instruction avait "déshonoré la justice". "Je conteste la façon dont il fait son travail, je la trouve indigne, je trouve qu'il a déshonoré un homme, les institutions, la justice", a notamment déclaré Henri Guaino.
Il a aussi qualifié de "grotesque, insupportable" la qualification d'abus de faiblesse retenue contre Nicolas Sarkozy. "Cette décision est irresponsable, elle n'a pas tenu compte des conséquences qu'elle pouvait avoir sur l'image du pays, de la République, de nos institutions", a-t-il insisté, avant de demander au juge "de venir expliquer aux Français pourquoi il a pris une décision aussi lourde de conséquences".
"Je plaiderai moi-même". Le juge bordelais, par la voie de son avocat Me Barousse, a donc décidé de répliquer en poursuivant en justice le député des Yvelines. Anticipant cette citation à comparaître, Henri Guaino a déclaré lundi matin sur LCI qu'il se défendrait lui-même. "Si je suis poursuivi, et a fortiori condamné pour les propos que j’ai tenus, nous ne vivons plus dans une République, nous vivons une grave crise de la liberté d’expression. Si cette plainte est jugée recevable, j’irai moi-même devant le tribunal, je plaiderai moi-même", a-t-il déclaré, selon des propos rapportés par Le Lab. Henri Guaino n'a d'ailleurs pas hésité à réitérer ses propos : "le juge Gentil a sali l’honneur d’un homme, il a sali les institutions de la République et il a déshonoré la justice".
Guaino "ne change pas une virgule".Dans une interview au Figaro , Henri Guaino a affirmé ne pas vouloir "changer une virgule de [ses]propos" et a même répété ses attaques contre le juge Gentil. "Le juge, par cette accusation infamante, insultante contre Nicolas Sarkozy, a bien déshonoré la justice! Il a sali la France en direct et devant le monde entier", dénonce l'ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy. "La justice appartient à tous les Français. Veut-on m'empêcher de porter un jugement moral sur la façon dont un juge d'instruction exerce ses fonctions ? Les juges seraient-ils la seule profession qui n'aurait pas de compte à rendre ?", dit-il encore. L'ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy demande même au juge Gentil de venir "s'expliquer avec ses preuves". Selon lui, le magistrat "dévoie le Code pénal".