Après l’enterrement des 17 victimes des attentats de la semaine dernière à Paris, la question très délicate de la sépulture des terroristes se pose. En 2012, l’inhumation de Mohamed Merah avait déjà fait débat à Toulouse. Dix jours après le massacre perpétré contre Charlie Hebdo, l’épouse de Saïd Kouachi et une proche de son frère, Chérif, ont chacune appelé les pompes funèbres de Reims pour envisager les funérailles.
Ce que prévoit la loi ? "Le droit de sépulture sur une commune est dû à toute personne qui y réside, qui y est décédée ou qui y possède une sépulture de famille", résume Jean-Luc Bringuier, juriste spécialisé dans le droit funéraire, contacté par le JDD.fr. Le droit d'être enterré est donc inscrit dans la loi française. Et ce droit est aussi valable pour les trois terroristes.
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Pour faire simple, les frères Kouachi et Amedy Coulibaly ont donc le droit être inhumés dans la ville où ils résidaient, dans la ville où ils sont morts ou encore dans la ville où se trouve un caveau familial.
Le maire de Reims s’y oppose. Saïd Kouachi, l’aîné des deux frères terroristes, vivait à Reims. Il peut donc y être enterré. Joint jeudi par Europe 1, le maire UMP Arnaud Robinet s’y oppose femerment. "Je ne veux surtout pas qu’on ait une sépulture sur la commune qui puisse servir de lieu de recueillement pour quelques fanatiques", argumente l’élu. "Je ne veux pas non plus de sépulture qui soit là pour attiser les haines. Je considère avant tout que les cimetières rémois sont des lieux de paix et de tranquillité. Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour préserver cette tranquillité".
Incertitude pour les autres communes. Le maire de Reims pourra toujours saisir la justice même s’il a peu de chance d’être entendu, le droit de sépulture n’étant pas exclu aux terroristes. Dans les autres communes qui pourraient être concernées, les élus préfèrent, pour le moment, ne pas faire de commentaire. A Dammartin-en-Goële, lieu où sont morts les frères Kouachi et à Fontenay aux Roses, où vivait Amedy Coulibaly, aucune position n’émerge. En revanche, à Gennevilliers, où demeurait Chérif Kouachi, on assure que la loi sera bien appliquée. La ville autorisera donc l'enterrement du tueur de Charlie Hebdo si la famille le souhaite.