Le ministère de l'Agriculture a réintroduit un moratoire sur le MON810 de Monsanto.
Depuis plusieurs mois, les anti-OGM pressaient le gouvernement d'interdire le maïs transgénique, comme il l'avait promis. Vendredi, le ministère de l'Agriculture est allé dans ce sens et a annoncé qu'il interdisait de nouveau et temporairement la culture du maïs génétiquement modifié MON810 commercialisé par le groupe américain Monsanto. C'est la seconde fois que la France prend cette décision, car la première interdiction avait été retoquée par le Conseil d'Etat.
José Bové s'est réjoui samedi matin sur Europe 1 de la décision du ministère de l'Agriculture. "C'est une très bonne information", a-t-il indiqué José Bové. "Plus la décision aurait tardé, plus nous avions un risque que les semenciers vendent des semences OGM", a précisé José Bové. "On sera malgré tout vigilant. Cette fois, je ne serai pas obligé de jouer les auxiliaires de justice", a ajouté l'ancien candidat à la présidentielle.
Une "mesure conservatoire" pour "protéger l'environnement"
Bruno Le Maire, le ministre de l'Agriculture, a indiqué vendredi qu'il s'agit d'une "mesure conservatoire", afin de "protéger l'environnement". Cette décision a été prise "en raison de la proximité des semis". Un arrêté du ministre doit être publié au Journal officiel dimanche, a précisé le ministère. La consommation de maïs OGM en France reste toutefois autorisée, avec une obligation d'étiquetage.
En novembre dernier, le Conseil d'Etat avait suspendu une interdiction datant de 2008 de cultiver et de commercialiser ce maïs transgénique en France, estimant qu'elle n'était pas suffisamment fondée.
La Commission européenne saisie par la France en février
En s'appuyant sur des nouvelles études, le gouvernement avait demandé en février à la Commission européenne de suspendre la culture du MON810, seule céréale transgénique autorisée dans l'Union européenne. En retour, la Commission a saisi l'Autorité européenne de sécurité alimentaire (AESA), mais indiqué qu'elle n'envisageait pas de prendre des mesures d'urgence dans l'attente d'un avis de l'AESA.
En janvier, le groupe américain Monsanto avait indiqué de son côté qu'il n'avait pas l'intention de vendre de maïs transgénique en 2012 "et au-delà" en France, considérant que les conditions pour la commercialisation n'étaient "pas réunies".