Il se présente comme le "médecin des indigents". Didier Poupardin, médecin à la retraite de 64 ans, a été condamné mercredi par le tribunal des affaires de Sécurité sociale (Tass) de Créteil à payer 2.514,62 euros à la caisse primaire d'assurance maladie (CPAM). L'homme était poursuivi par la sécurité sociale pour avoir fait bénéficier à ses patients en longue maladie de remboursements à 100%. Toutefois, le Tass a refusé une des demandes de la CPAM : le remboursement de ses frais de justice par le médecin.
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"La victoire de la médecine du fric". La CPAM de Créteil reprochait au praticien d'avoir délivré des ordonnances non conformes à 51 patients entre avril 2007 et mars 2008. Un préjudice qu'elle évaluait à 2.612 euros. Didier Poupardin a qualifié sa condamnation de "victoire de la médecine du fric", dénonçant "les directions de la CPAM" qui ne cherchent qu'une seule chose, selon lui : "la privatisation" de l'assurance maladie.
En 2010, Didier Poupardin avait dénoncé "l'absurdité" de ce système sur Europe 1 :
"Une absurdité" sur le plan médicalpar Europe1frQue lui reproche-t-on ? Ces ordonnances découpées en une partie haute et une partie basse sont réservées aux patients en longue maladie (cancer, sida, sclérose en plaques...). Le médecin doit y inscrire, dans la partie supérieure, les médicaments directement liés à cette affection. Ceux-ci seront pris en charge à 100% par la Sécurité sociale. Dans la partie inférieure, doivent figurer les traitements sans rapport avec la longue maladie et remboursés au taux habituel. Le docteur Poupardin avait refusé d'appliquer cette distinction, en dénonçant un règlement arbitraire revenant, selon lui, à "découper le patient en morceaux".
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Le docteur veut continuer le combat. Malgré cette condamnation, Didier Poupardin entend continuer son combat. Soutenu par un comité de soutien composé de représentants de partis et d'associations de gauche et d'extrême gauche, le docteur a récemment écrit à la ministre des Affaires sociales et de la Santé Marisol Touraine. Dans cette lettre il demande la suppression des ordonnances bizones, d'autant qu'elles posent problème à de nombreux praticiens, selon le médecin. "Je reçois beaucoup d'appels de confrères qui font la même chose que moi, mais plus discrètement", a-t-il affirmé mercredi.