"M. Merah considère que son fils a été assassiné. Il nous a chargé de porter plainte contre les services de sécurité français". C'est ainsi que Zahia Mokhtari, une avocate algérienne, a annoncé mercredi qu'elle poursuivrait le Raid, "dès l'enterrement achevé", à la demande du père.
Mohamed Merah avait trouvé la mort le 22 mars lors de l'intervention de l'unité d'élite du Raid à son appartement, après avoir tué sept personnes à Toulouse et Montauban.
Alain Juppé lui demande de "se taire"
Son père avait déjà énoncé sa volonté de porter plainte "contre la France" pour "avoir tué" son fils. "La France est un grand pays qui avait les moyens d'arrêter mon fils vivant. Ils auraient pu l'assommer avec du gaz et l'arrêter, ils ont préféré le tuer", avait-il estimé.
Ces déclarations avaient déclenché les foudres du gouvernement. Nicolas Sarkozy s'était dit "indigné" et Alain Juppé lui avait conseillé de "se taire". Le père de Mohamed Merah avait alors répondu qu'il déniait à tout responsable français le droit de lui" demander de se taire".
Son fils a eu "tort"
Avant l'annonce de la plainte à l'encontre du Raid, il avait pourtant adouci le ton, pour la première fois, lors d'une interview à la chaîne France 24, admettant que son fils avait eu "tort". "Si mon fils est réellement derrière ce qui s'est passé, ce n'est pas bien", a-t-il déclaré. "Ils étaient innocents. Il y avait des enfants parmi eux. Les jeunes militaires avaient des parents. Il y avait des Maghrébins parmi eux. Il n'avait pas à faire ça", a-t-il reconnu, tout en évoquant la possibilité que son fils ait été "poussé" à commettre ces actes par d'autres gens "qui l'auraient "aveuglé".
La dépouille de Mohamed Merah partira jeudi de Toulouse pour arriver en début d'après-midi à Alger. La date des obsèques n'est pas encore connue, elle reste suspendue au feu vert du consulat algérien de Toulouse.