Le tribunal correctionnel de Paris a décidé mardi de renvoyer au 20 juin les deux volets du procès de Jacques Chirac dans l'affaire des emplois présumés fictifs à la Ville de Paris, et de tenir à cette date une audience visant à arrêter de nouvelles dates pour les débats.
Chirac "était serein"
Jacques Chirac, qui avait été dispensé d'être présent aux deux premières audiences, lundi et mardi, a assuré dans un communiqué n'être pour rien dans ce problème de procédure, soulevé officiellement par un co-prévenu, son ancien directeur de cabinet à la ville de Paris Rémy Chardon.
L'ancien chef d'Etat a "pris acte" mardi du "report du procès" des emplois fictifs de la ville de Paris dans lequel il devait comparaître, et a affirmé qu'il serait "présent à la date fixée par le tribunal pour la reprises des audiences", selon un communiqué diffusé par son bureau. Toute la journée de mardi, les avocats de Chirac ont assuré que l’ancien président n’avait jamais voulu faire capoter son procès. "Il était serein et prêt à s’expliquer calmement", a indiqué à Europe 1 l’un de ses avocats, Georges Kiejman.
"Un déni de justice" pour les parties civiles
Les avocats des parties civiles ont, de leur côté, dénoncé cette décision. "C'est un déni de justice. Il ne faut pas s'étonner que Marine Le Pen soit à 23% car des gens échappent à leurs responsabilités. Les politiques sont des gens responsables mais il y a une minorité qui discrédite la classe politique", a déclaré mardi Me Jérôme Karsenti, avocat de l'association anti-corruption Anticor.
Et maintenant ?
La Cour de cassation a désormais trois mois pour dire si elle transmet ou non cette "QPC" au Conseil constitutionnel pour qu'il tranche. Si elle le fait, le délai pour la décision finale est de trois mois. Si la Cour de cassation refuse de transmettre, le procès peut en théorie reprendre.
Me Jean Veil, l’un des avocats de Jacques Chirac, a cependant estimé à l'audience que le procès, s'il se tenait un jour, devait attendre que passe l'élection présidentielle de mai 2012. "En juin prochain, nous serons en pleine campagne présidentielle. Il est inenvisageable d'examiner cette affaire dans cette période", a-t-il dit.