Les députés ont adopté la réforme qui prévoit notamment de nouveaux postes.
C'est voté. Le projet de loi sur la refondation de l'école a été adopté à l'Assemblée nationale mardi après-midi. Après un peu plus d'une semaine de discussions, les députés ont donné leur feu vert par 320 voix contre 227. Les socialistes, les écologistes et les radicaux de gauche ont voté pour, tandis que les élus de l'UMP et de l'UDI se sont prononcés contre. Les députés du Front de gauche ont, eux, choisi l'abstention.
>> On vous rappelle ce qui change :
• La formation des enseignants est rétablie. L'année de stage des enseignants avait été supprimée en 2009, suscitant l'opposition de l'ensemble du monde enseignant. Le projet de loi de Vincent Peillon prévoit de rétablir cette formation initiale au sein d'écoles supérieures du professorat et de l’éducation (ESPE) qui ouvriront à la rentrée 2013.
• 60.000 postes supplémentaires sont créés. C'est une promesse de campagne de François Hollande : 60.000 postes seront créés sur cinq ans, en plus du remplacement des départs en retraite. 7.000 recrutements seront destinés aux zones défavorisées et 3.000 autres permettront de développer l'accueil des enfants de moins de trois ans en maternelle. 5.000 postes seront créés dans l'enseignement supérieur et 1.000 dans l'enseignement agricole.
• La priorité est donnée au primaire. Le projet de loi vise à "rééquilibrer les moyens en faveur du primaire". Deux tiers des nouvelles embauches bénéficieront ainsi à l'école primaire avec pour objectif qu'il y ait plus de maîtres que de classes" dans les zones défavorisées. Le contenu des cours évoluera également : l'apprentissage d'une langue étrangère devient obligatoire dès le CP.
• L'accueil des moins de 3 ans est relancé. La scolarisation des enfants âgés de moins de 3 ans est encouragée dans les secteurs d'éducation prioritaire, les secteurs ruraux isolés et les DOM-TOM, pour lutter contre l'échec scolaire. Les missions de la maternelle seront par ailleurs redéfinies pour la rentrée 2014. L'objectif est d'arrêter sa "primarisation", c'est-à-dire l'apprentissage anticipé d'enseignements de l'école élémentaire, qui accentue la pression sur les enfants en difficulté
• Une aide pour passer à 4 jours et demi. Si la réforme des rythmes scolaires relève d'un décret, ce projet de loi l'aborde indirectement en prévoyant un fonds de 250 millions d'euros pour aider les collectivités à prendre en charge les enfants pendant les heures réaménagées.
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• Une "morale laïque" est créée. Des cours de morale laïque sont mis en place de la primaire au lycée. L'objectif est "de permettre à chaque élève de s'émanciper" en l'"arrach[ant] à tous les déterminismes, familial, ethnique, social, intellectuel, pour après faire un choix".
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• Les technologies numériques encouragées. L'école se voit attribuer "une nouvelle mission : celle d'éduquer au numérique". Au-delà de l'équipement des écoles en matériel informatique, le projet de loi prévoit d'améliorer la formation des enseignants aux médias et de développer les outils pour communiquer avec les parents (via le site internet de l’établissement scolaire, un cahier de textes et un livret scolaire numériques, des informations sur les absences, une aide aux devoirs en ligne…)