Amnesty International dénonce le traitement de cette communauté en France. Marseille est particulièrement concernée.
LE RAPPORT. Amnesty International dénonce le traitement des Roms en France. Cette population est de plus en plus victime de violences en Europe et les Etats n'ont pas pris la mesure du problème, pointe un rapport de l'organisation publié mardi à l'occasion de la Journée internationale des Roms. Dans l'Hexagone, c'est le rôle de la police, accusée de "harceler" cette minorité, qui est dans le viseur avec l'accélération des démantèlements de bidonvilles en 2013. En un an, ce sont 165 camps, ayant abrité quelque 20.000 personnes, qui ont ainsi été évacués.
La ville de Marseille, où vivent environ 1.200 Roms, est particulièrement concernée par ces dérives, selon Amnesty. La cité phocéenne aurait été le théâtre d'"une dizaine de cas de harcèlement policier ou d'intimidation" depuis 2011. Cette communauté vit dans des conditions désastreuses, comme a pu le constater Nathalie Chevance, correspondante d'Europe 1 à Marseille, dans un campement de la périphérie de la ville.
La discrimination dès l'école. Depuis huit mois, 130 Roms vivent au milieu des immondices, sans eau potable. Ces familles ont été plusieurs fois déplacées, sans solution alternative. Certaines sont en France depuis des années et les enfants sont confrontés à la discrimination dès l'école. "Ils ne sont pas gentils avec moi parce que je suis roumain. Les élèves disent que je fouille dans les poubelles, ils se moquent et ne jouent pas avec moi", confie un enfant au micro d'Europe 1. "Dégage !", est un mot que ces enfants entendent continuellement.
Racisme au quotidien et peur de la police. Leurs parents racontent le racisme quotidien auquel ils sont confrontés ainsi que la crainte permanente des descentes de police. "C'est dur. Un Rom, c'est un homme, ce n'est pas un animal. Le problème, c'est avec la préfecture", raconte un père de famille. "C'est un problème de nationalité", ajoute sa compagne. Car pour les Roms, faute de papiers en règle, l'accès au travail est un vrai parcours du combattant. "Nous demandons l'égalité et la fraternité quelque soit la nationalité", glisse-t-elle encore, en faisant explicitement référence à la devise de la République.
"Une maman s'est fait tirer dessus". Mais autour du campement, les riverains se méfient de ces familles. Jeanne Bouvier est enseignante et bénévole au sein de l'association Rencontre tsigane qui intervient dans cette communauté. "Une maman qui fouillait un jour dans ses poubelles s'est fait tirer dessus par un voisin depuis sa fenêtre", raconte-t-elle. "Un plomb s'est logé dans sa tête et les chirurgiens n'ont pas voulu l'enlever tout de suite car il était mal placé. Elle a déposé plainte avec notre association ". Préjugés, montée de l'intolérance : pourtant, d'après Amnesty International, la grande majorité des familles roms souhaitent avant tout apprendre le français et s'intégrer.
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