"N'inschistez pas ! ". C’est avec ce slogan qu’entre 1.500 et 2.000 personnes se sont rassemblées samedi à Meaux, en Seine-et-Marne, contre le gaz de schiste malgré l'annonce par le gouvernement de l'annulation des permis d'exploration. Elles répondaient à l'appel du collectif Stop Pétrole de schiste 77.
Michèle a une maison de campagne à 1 km du site de Doue, en Seine-et-Marne. Elle est venue manifester à Meaux pour plusieurs raisons. "Pour que notre eau soit toujours potable, pour que nos cultures soient toujours potables et pour sauver la planète", explique-t-elle au micro d'Europe 1. "Tous ces produits chimiques qu’on va mettre dans la terre et qui vont ressortir après, il n’y a rien de bon dans tout ça".
Cependant, tous les travaux sont interrompus depuis que le gouvernement a fait volte-face sur le sujet. Un projet de loi devrait mettre fin au forage du gaz de schiste le 10 mai prochain. Malgré cette annonce, la maire de Doue craint que les lobbies pétroliers ne l’emportent finalement après l'élection présidentielle.
"Une récupération de voix pour l’année prochaine"
"Je pense que c’est une affaire politique, disons une récupération de voix pour l’année prochaine", souligne Claude Raimbourg, adjointe au maire de Doue. "Mais il faut savoir que Toréador (le pétrolier exploitant, ndlr) a investi beaucoup d’argent. Je crois que c’est 1,6 million d’euros. Après 2012, attention".
La candidate aux primaires d’Europe Ecologie-Les Verts, Eva Joly était aussi dans le cortège. Pour elle, la mobilisation reste essentielle.
"Nous continuons la mobilisation parce qu’elle seule a fait céder le gouvernement. "Il faut accompagner ce projet de loi jusqu’au bout", rappelle Eva Joly. "L'exploration du gaz de schiste est un contresens de l'histoire, c'est destructeur pour le paysage, c'est très dangereux pour la santé, nous n'en voulons pas", conclut-elle.
Quelque 4.000 personnes ont également manifesté samedi à Donzère dans la Drôme, commune dont le maire n'est autre que le ministre de l'Energie, Eric Besson. Une motion a été glissée sous la porte, alors que l'édile était absent.