Jacques Chirac, jugé dans l’affaire des emplois présumés fictifs de la ville de Paris, était déjà le grand absent de son procès lundi. L’ex-chef de l’Etat se fera à nouveau désirer mardi, alors qu’il était très attendu pour son premier interrogatoire devant le tribunal correctionnel de Paris. Il devrait être là mercredi au plus tôt, d’après le président du tribunal. Si toutefois le procès se poursuit…
Au centre de ce bouleversement du calendrier judiciaire, des questions de procédure. Me Le Borgne, l’un des avocats de la défense, a déposé une question prioritaire de constitutionnalité devant le tribunal. En jeu, la prescription éventuelle des faits jugés dans cette affaire d’emplois présumés fictifs.
Si cette question est transmise à la cour de Cassation ou au Conseil constitutionnel, le procès pourrait être reporté de plusieurs mois.
Une façon de "faire capoter le procès"
Pour Me Jérôme Karsenti, avocat d’Anticor, une association citoyenne constituée partie civile, pas de doute : c’est une façon de "faire capoter le procès". La demande de report est "un processus politique qui vise à éviter à Jacques Chirac d’être jugé devant le tribunal correctionnel".
Une version que conteste, sans surprise, Me Georges Kiejman, un des avocats de la défense : "Il n’y a aucune manœuvre politique, s’associer à cette question prioritaire de constitutionnalité n’est pas demander le renvoi du procès", a-t-il affirmé, sur Europe 1.
Chirac "souhaite se rendre devant le tribunal"
Et d’ajouter : "Jacques Chirac a dit qu’il souhaitait se rendre devant le tribunal, pour dire qu’il n’a commis aucun délit pénal. Si vous voulez mon pronostic, ce procès continuera de se dérouler et ni moi ni Chirac n’y verrons aucun inconvénient". De son côté, l’avocat d’Anticor dit compter "tout faire pour que ce procès ait lieu".
Tout dépend de la réponse du tribunal à la question prioritaire de constitutionnalité posée par la défense. Le suspense ne sera rompu que mardi, à 13h30.