Bétail mort, terres inondées, cultures détruites : des centaines d'agriculteurs subissent les conséquences de la tempête Xynthia. La vague d’eau salée a recouvert plus de 45.000 hectares en Vendée et Charente-Maritime durant le week-end.
En deux heures dimanche, la tempête a amené la mer sur près de sept kilomètres à l'intérieur des terres, transformant les champs en une vaste étendue d'eau autour du bourg de l'Aiguillon-sur-mer, en Vendée, qui ressemble désormais à une presqu'île entourée d'eau. En Charente-Maritime, "la situation est catastrophique, on évalue à 40.000 hectares les surfaces agricoles touchées par l'effet raz-de-marée", soit environ 10% des terres utiles cultivées du département, explique Dominique Rainteau, le directeur FDSEA Charente Maritime.
Le sel agit comme un désherbant
"On n'a jamais vu ça de mémoire d'homme", a assuré Jean-Philippe Bouin, de la FDSEA Vendée. "Il faudra du temps pour que l'eau s'évacue. Le sel agit comme un désherbant. Les cultures sont grillées et le pire, c'est que l'eau salée rend la terre impropre à la culture", s'inquiète Dominique Rainteau.
L’heure est au bilan
Les agriculteurs sinistrés ont commencé à recenser les pertes de bétail, les dégâts de matériel, les besoins immédiats en paille et en eau potable.
Plusieurs milliers de bovins, moutons ou chèvres ont été déplacés par bateau ou par bétaillère depuis dimanche et un millier de cadavres d'animaux ont été ramassés dans les champs, a rapporté la FDSEA Vendée. Un éleveur de moutons vendéen, dont l'exploitation à Sainte-Radégonde-des-Noyers a été submergée par les eaux, n'a plus désormais que les six bêtes qu'il avait envoyées au Salon de l'agriculture, à Paris.
Des risques sanitaires ?
Les autorités s'inquiètent des risques sanitaires et le ramassage des cadavres d'animaux qui flottent encore dans les champs est devenu une "priorité", selon les propos mardi du préfet de Vendée, Jean-Michel Brot.