Amateurs d’escargots persillés, tremblez. L’arrivée du ver plat est annoncé en France et elle pourrait signer la fin d’une exception gastronomique propre à l’Hexagone. Le Platydemus manokwari, c’est son nom scientifique, dévore en effet "tout ce qui se trouve sur le sol et ce qui est mou, comme les escargots ou le ver de terre", explique Jean-Lou Justine du Muséum national d’Histoire Naturelle de Paris. L’arrivée de ce ver plat dans la région de Caen signe donc l’arrêt de mort des escargots. Le ver plat semble n’avoir aucune pitié pour le gastéropode, puisque Jean-Lou Justine sait "de manière certaine que partout où il s‘est installé, il a détruit toute la faune d’escargots autour de lui."
Pas la première invasion de vers plats. La bête mesure 5 cm de long et 5 millimètres de larges, son dos, d’une couleur olive noire, est striée d’une bande claire, tout comme son ventre, moins sombre lui aussi. Outre sa voracité, ce ver plat inquiète beaucoup la communauté scientifique car il est plus résistant qu’un autre ver glouton qui avait déjà envahi l’Europe. L’Arthurdendyus triangalus, venu de Nouvelle-Zélande, avait décimé les vers de terre en Grande-Bretagne. Mais il avait été stoppé dans sa prolifération car il supportait difficilement le froid.
Ver plat de résistance. Le nouveau ver plat en question semble plus résistant puisqu’il "vit naturellement dans les zones alpines jusqu’à subalpines, les zones tempérées fraîches jusqu’aux climats tropicaux, ce qui lui permettrait d’envahir la moitié sud de l’Europe sans aucun problème", développe Jean-Lou Justine. Avec pour conséquence une diminution de la fertilité des sols. Au-delà des fines bouches adeptes d’escargots de Bourgogne, ce sont les agriculteurs, et in fine, toute la société, qui pourraient bien pâtir de l’arrivée de ces vers plats.