Les bonnets rouges n'ont pas éteint leur colère. C'est le message qu'ils ont souhaité passer samedi à l'occasion de leurs premiers états-généraux de Bretagne, organisés à Morlaix. Les Bonnets rouges ont à cette occasion demandé à François Hollande de venir entendre les onze revendications phares présentées ce samedi 8 mars.
Leurs revendications. "Nous demandons au président de la République, François Hollande, de venir en Bretagne, sans tarder, entendre les 11 revendications phare" du collectif "Vivre, décider et travailler en Bretagne", à l'origine du mouvement des Bonnets rouges. Entres autres revendications, ces derniers ont réclamé le développement d'infrastructures, des modes alternatifs de transport et des énergies renouvelables, mais aussi une relocalisation de la finance ainsi que l'officialisation de la langue et de la culture bretonnes. Ils ont également demandé que la Bretagne se dote de ses propres médias audiovisuels et numériques, revendiquant une "Bretagne forte à cinq départements avec relocalisation des décisions politiques".
15 000 doléances. Ces demandes s'ajoutent aux quatre revendications fondatrices du mouvement : la suppression définitive de l'écotaxe poids lourds, la fin du dumping social et de "l'avalanche de normes et de contraintes administratives", ainsi que la relocalisation des décisions en Bretagne. Ces onze revendications sont issues des quelque 15.000 doléances, provenant de la cinquantaine de comités locaux qui se sont créées au cours des derniers mois dans toute la Bretagne historique.
"Un printemps des Bonnets rouges ?". "Nous avons réussi déjà à faire reculer le gouvernement", s'est réjoui le porte-parole des Bonnets rouges Christian Troadec, faisant allusion au report de l'écotaxe en 2015. Galvanisé par les applaudissements, le maire DVG de Carhaix s'est interrogé sur un éventuel "printemps des Bonnets rouges".
Si le gourvernement ne nous entend pas, il y aura un printemps des Bonnets rouges beaucoup plus radical #BZH— Les Bonnets Rouges (@BonnetRougeBZH) March 8, 2014
De nombreuses détériorations. En novembre, le mouvement hétéroclite, composé notamment de chefs d'entreprise, d'agriculteurs, d'acteurs culturels et de politiques bretons, avait mobilisé des milliers de personnes à Quimper puis à Carhaix. Plus d'une dizaine de portiques écotaxe, mesure suspendue en octobre par le gouvernement sous la pression des Bonnets rouges, ont été détériorés ou détruits au cours des derniers mois dans l'Ouest.
L'IMAGE - Les bonnets rouges ont leur drapeau
PORTRAIT - Troadec, un politique comme les autres ?
DÉCRYPTAGE - Les bonnets rouges, c'est quoi ?