Lyon et Marseille garderont finalement leurs compagnies de CRS. Contrairement à ce qu'avait annoncé le directeur de la police quelques heures plus tôt, le ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux, a indiqué lundi soir, à la suite d'un après-midi d'échanges avec l'Elysée, qu’il renonçait à leur fermeture à l’issue d’une réunion avec les syndicats.
280 postes seront néanmoins redéployés "vers des missions de sécurité publique sur le terrain". Les policiers réaffectés "seront prélevées sur les effectifs globaux de 12.000 CRS", a ajouté le ministre. Le ministère a précisé qu’il avait deux options "soit la suppression de deux compagnies, une à Lyon, une à Marseille, soit le redéploiement de l'équivalent de deux compagnies". C'est donc finalement cette dernière solution qui a été choisie.
Un vent de colère sans précédent
Le projet, évoqué la semaine dernière en marge des voeux d'un syndicat de police, avait suscité un mouvement de grogne sans précédent dans les rangs des fonctionnaires. Multiplication des arrêts maladie, actions symboliques et même un début de grève de la faim faisaient partie des actions menées à Lyon et Marseille.
Le ministre "a été à l'écoute des syndicats", s'est félicité Nicolas Comte le représentant de SGP-FO, 1ère organisation des gardiens de la paix, tandis que Jean-Claude Delage, secrétaire général d'Alliance (2ème syndicat), a salué le fait que Brice Hortefeux ait "pris en compte le dialogue social et le terrain". Il "a pris la décision politique qui ne touche pas au potentiel opérationnel" des CRS, a conclu Nicolas Comte.
Les syndicats encore vigilants
Chez les CRS de la compagnie 54 à Marseille, c'est le soulagement qui domine, après avoir entendu la nouvelle dans les médias. "Cela faisait plus de 4 jours qu'on n'arrivait plus à trouver le sommeil, on ne s'alimentait plus et on ne comprenait pas pourquoi on décidait carrément de nous supprimer" explique l'un des CRS de la compagnie au micro d'Europe 1." Là, c'est le grand soulagement, aussi pour nos épouses".
Reste un bémol, l'annonce faite par Brice Hortefeux du redéploiement de 280 CRS, vers des missions de sécurité publique. Les syndicats vont rester vigilants. "On attend dans les jours prochains de voir comment ça va se passer, si on doit repartir dans un mouvement , on repartira", assure Louis Natalle, de la CGT police, à Europe 1.