Le trafic aérien risque d'être perturbé en début de semaine. La Direction générale de l'aviation civile (DGAC) a annoncé vendredi qu'elle demandait aux compagnies aériennes de supprimer 20% de leurs vols lundi et mardi au départ ou à l'arrivée d'Orly, en raison d'un appel à la grève de trois syndicats de contrôleurs aériens.
Dix-huit vols ont d'ores et déjà été annulés à l'aéroport de Lyon Saint-Exupéry. A l'aéroport de Biarritz-Anglet-Bayonne, "des perturbations" ont également été annoncées.
La CGT, la CFDT et l'Unsa de l'aviation civile ont déposé un préavis de grève pour lundi et mardi pour s'opposer à un plan de restructuration des services de contrôle aérien de province, qui impliquerait une diminution des effectifs. Selon la DGAC, l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle ne sera pas touché, néanmoins, "des perturbations sont à prévoir sur l'ensemble du territoire". Pour Air France cependant, "l'impact de la grève devrait être limité", les passagers concernés par les quelques vols annulés ayant "d'ores et déjà été prévenus par SMS ou par mail", a assuré dimanche une porte-parole de la compagnie aérienne.
Des services menacés
Les syndicats appelant à la grève dénoncent un plan visant à fermer "la moitié des services de contrôle d'approche en France métropolitaine avec leurs services supports et de maintenance, la totalité des services régionaux d'information de vol et une partie du contrôle d'aérodrome".
Les services chargés de la sécurité et du contrôle du trafic aérien dans des villes comme Mulhouse, Biarritz, Metz-Nancy ou encore Beauvais sont "directement menacés de délocalisation ou de fermeture", avance l'Usac-CGT, qui déplore également que la politique de la DGAC fasse "peser de lourdes menaces sur les conditions de travail des agents en organisant le sous-effectif".
Le SPAC-CFDT (syndicat CFDT des personnels de l'aviation civile) appelle également à la grève pour demander à la direction de cesser d'appliquer "de manière aveugle" la RGPP, soit le non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant en retraite, fait "sur le dos des conditions d'emploi des personnels et des services".
"Des centres plus grands"
Maurice Georges, directeur des services de la navigation aérienne, a expliqué vendredi la volonté de la DGAC de "réorganiser le contrôle aérien afin d'améliorer le service et d'optimiser toutes ses ressources". "On a fait ce type de réorganisation depuis 20 ans, un peu au fil de l'eau, mais là, on voudrait avoir une vision plus globale jusqu'en 2020", a précisé Maurice Georges.
Le contrôle aérien est effectué à trois niveaux, selon ce responsable de la DGAC : dans plus de 80 tours de contrôle en France, dans l'un des cinq centres régionaux de contrôle en vol (Paris, Brest, Reims, Aix-en-Provence et Bordeaux) et dans une trentaine d'aéroports pour le contrôle d'approche.
"C'est ce troisième type de contrôle que nous voulons réorganiser en faisant des centres plus grands mais sur un nombre moins important d'aéroports", a indiqué Maurice Georges. Après cet appel à la grève, "nous avons mis en œuvre les dispositions du service minimum prévu par la loi de 1984 et donc des réquisitions", a expliqué le directeur de la navigation aérienne.
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