Quarante-cinq employés d'Air France en Corse occupent depuis plus de deux mois les aéroports d'Ajaccio et Bastia pour exiger l'application par la direction de la compagnie de plusieurs décisions des prud'hommes ordonnant leurs titularisations. Les "indignés", comme ils se sont eux-mêmes qualifiés, ont installé des tentes de camping dans les aérogares qu'ils occupent jour et nuit faisant notamment signer des pétitions de soutien, mais sans perturber le trafic aérien.
La cour d'appel de Bastia a confirmé cette semaine le maintien des astreintes, d'un montant de 5 millions d'euros, infligées à Air france pour non application des décisions des prud'hommes. La chambre sociale de la cour d'appel doit statuer sur le fond le 14 février. Le conseil de prud'hommes d'Ajaccio avait ordonné le 27 septembre la titularisation de 28 employés en contrat à durée déterminée (CDD). Celui de Bastia avait rendu un jugement identique le 25 octobre pour 17 autres. Ces personnels étaient employés en période estivale de fort trafic, depuis plus de cinq ans pour certains.
Le 22 novembre, les prud'hommes bastiais avaient confirmé une astreinte quotidienne de 6.000 euros par jour et par salarié, tant que la signature d'un contrat à durée indéterminée (CDI) avec les 17 employés concernés dans cette ville n'était pas effective. La direction d'Air France a déclaré ne pas être en mesure d'intégrer ces personnels en raison de ses difficultés économiques en Corse. Elle a été déboutée par le tribunal de grande instance de Bobigny et par le tribunal administratif de Bastia après avoir assigné en référé les 45 salariés en CDD et les chambres de commerce d'Ajaccio et Bastia pour obtenir leur départ des aérogares.