Le rendez-vous est annuel, le dernier avant 2012. Nicolas Sarkozy a reçu mercredi quelque 200 ambassadeurs de France dans le monde pour évoquer les grands thèmes diplomatiques actuels. Europe1.fr fait le point sur principaux dossiers sensibles à quelques mois de la présidentielle.
La Syrie. Nicolas Sarkozy a promis d'utiliser tous les ressorts légaux pour aider les aspirations du peuple syrien à la liberté et à la démocratie.
"Le président syrien a commis l'irréparable et la France, avec ses partenaires, fera tout ce qui est légalement possible pour que triomphent les aspirations du peuple syrien à la liberté et avec la démocratie", a-t-il déclaré à l’Élysée.
Plus de 2.200 personnes ont été tuées depuis le 15 mars, selon les chiffres de l'Onu. Malgré des pressions diplomatiques et les sanctions, Bachar Al-Assad ne plie pas. L'Union Européenne a décidé le principe d'un embargo sur l'importation du pétrole syrien. Une décision formelle est attendue d'ici la fin de la semaine.
La création d'un Etat palestinien. Nicolas Sarkozy veut mettre un terme à la cacophonie européenne. "Les 27 pays de l'Union européenne doivent s'exprimer d'une seule voix. Ensemble, nous devons assumer nos responsabilités. La France (...) va prendre des initiatives, nous voulons l'unité de l'Europe", a déclaré le président.
Un objectif d'autant plus urgent que les Palestiniens espèrent obtenir une adhésion de leur Etat à l'ONU et la reconnaissance de la Palestine sur les lignes du 4 juin 1967. Le tracé inclurait donc la totalité de la Cisjordanie, la bande de Gaza et Jérusalem-Est.
Nicolas Sarkozy semble de plus en plus enclin à reconnaître le nouvel Etat. C'est en tous cas ce qu'il laisse entendre dans un entretien accordé mercredi à l'Express.
"La seule véritable sécurité, c'est la paix. Et c'est d'abord par la création de l'Etat palestinien qu'on l'obtiendra. La sécurité d'Israël sera mieux assurée avec un État palestinien démocratique, moderne et viable à ses frontières, la France ne cessera de rappeler cette évidence", a insisté mercredi le président.
Le nucléaire iranien. Le président ne veut pas "d'attaque préventive" des sites nucléaires prônée par certains États, à l'instar d'Israël. "Ses ambitions militaires, nucléaires et balistiques constituent une menace croissante qui pourrait conduire à une attaque préventive contre les sites iraniens, qui provoquerait une crise majeure dont la France ne veut à aucun prix", a-t-il prévenu. Nicolas Sarkozy souhaite cependant un renforcement des sanctions face aux "provocations" de Téhéran.
L’Iran est sous le coup de six condamnations de l'ONU et de sévères sanctions internationales pour ce programme dont les objectifs militaires sont niés par Téhéran. L'Iran a cependant accepté lundi de coopérer davantage avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) mais refuse de discuter l'échange de combustible avec les grandes puissances.
Une règle d'or pour l'Europe. Le chef de l'Etat appelle la gauche à la raison. Le projet de révision constitutionnelle introduisant une "règle d'or" budgétaire à la française, doit être soutenu par l'opposition a-t-il insisté.
Une mesure identique a en effet déjà été adoptée en Allemagne et en Espagne, à l'initiative du Premier ministre socialiste José Luis Zapatero. Mais en France, même s'il a déjà adopté par l'Assemblée nationale et le Sénat, le projet de loi de révision constitutionnelle introduisant cette "règle d'or" doit désormais être approuvé par une majorité de trois cinquièmes des députés et sénateurs réunis en Congrès à Versailles. Faute du soutien de la gauche, le chef de l'Etat n'est pas décidé à convoquer le Parlement.
A deux mois du sommet des chefs d’État et de gouvernement du Groupe des Vingt à Cannes, le chef de l'Etat a néanmoins mis en garde contre des mesures de rigueur généralisées qui pourraient provoquer une nouvelle recession.