Les amendes à 20 euros ? Du "racket"

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Pour l’avocat Eric de Caumont, les collectivités locales et l’Etat règlent leurs comptes.

L’année prochaine, les amendes de stationnement pourraient passer de 11 à 20 euros, ainsi que le prévoit un amendement voté jeudi en commission à l’Assemblée nationale. Pourquoi une telle hausse ? Pour Me Eric de Caumont, avocat spécialisé dans le droit automobile, invité d’Europe 1, ce sont en fait les collectivités locales et l’Etat qui règlent leurs comptes, sur le dos des usagers.

Explications : quand un automobiliste paie le stationnement, l’argent va dans les caisses de sa collectivité locale, de la mairie notamment. Quand il paie un PV, pour ne pas avoir payé le stationnement, l’amende est versée en grande partie à l’Etat.

Où va l'argent ?

Or "lorsque le PV n’est pas assez dissuasif, les gens se disent ‘je n’ai pas beaucoup de chance de me faire verbaliser, je peux prendre le risque de ne pas payer le stationnement’", explique Me Caumont. Ce qui revient à faire rentrer moins d’argent dans les caisses des collectivités locales, et plus dans celles de l’Etat.

"Les municipalités [représentées par leurs députés à l’Assemblée nationale, NDLR] veulent qu’on monte le prix des amendes non pas pour qu’elles soient payées, mais pour que leur montant incite les automobilistes à payer le stationnement", argumente Me Caumont.

De la rivalité dans l'air

"C’est une rivalité pour récupérer l’argent de ce que j’appelle racket", résume l’avocat spécialisé. "Je comprends que l’Etat, que les collectivités locales cherchent à prendre une nouvelle fois de l’argent dans la poche des automobilistes. C’est traditionnel, c’est facile d’ailleurs. Mais je ne peux pas l’accepter", s’insurge Eric de Caumont.