L'info. Que faire des loups français ? Depuis sa réapparition dans le parc du Mercantour, au début des années 90, canis lupus connaît un développement fulgurant. Au point aujourd'hui d'échapper à tout contrôle : selon les informations recueillies par Europe 1, les attaques connaissent une hausse sans précédent. Entre l'été 2012 et 2013, le nombre d'animaux tués s'est envolé de 18 %. De quoi donner des migraines aux éleveurs. Dans la Drôme, ce sont pas moins de 2.238 bêtes qui ont succombé cette année, trois fois plus que l'an dernier.
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Jusque dans l'Aube. D'autant que l'animal ne semble plus vouloir rester dans ses territoires de montagne, et s'étend de plus en plus aux plaines françaises. 17 départements abritent ainsi des meutes de loups, et l'on en a même retrouvés dans l'Aube, à moins de 200 kilomètres à l'est de Paris. Jean-Pierre Royannez, éleveur dans la Drôme, confie à Europe 1 son désarroi : "C'est impossible de se défendre. Toutes les mesures de protections imaginables ont été essayées, sans succès : le loup s'adapte, les attaques se multiplient et aujourd'hui plus personne ne maitrise la situation. Ça va être l'arrêt de l'élevage dans de nombreux territoires de la France entière", redoute-t-il.
Un sentiment partagé par Xavier Beulin, le président de la FNSEA. Selon lui, "la cohabitation avec le loup n'est plus possible aujourd'hui. On se félicite d'avoir en France des paysages accueillants, avec du tourisme, des activités d'élevage, mais si rien n'est fait, tout cela est condamné".
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Le loup échappe aux battues. Le problème, c'est que canis lupus tient en échec les chasseurs, et échappe systématiquement aux battues. L'une d'entre elles, sur le site militaire de Canjuers où se concentrent 80 % des attaques, n'a pas permis d'en débusquer un seul, alors que 150 hommes étaient mobilisés. Résultat, les quotas de "prélèvements" ne sont jamais atteints : sur un objectif de 24 loups abattus en 2013, un seul a pu être tué, et un autre blessé. La nouvelle a beau réjouir les écologistes, les éleveurs, eux, enragent.