Quatre syndicats ont déposé un préavis de grève pour le 8 novembre.
Un projet de directive européenne provoque la colère des travailleurs du rail. Quatre syndicats de cheminots (CGT, CFDT, Unsa et CFTC) ont déposé jeudi un préavis de grève qui va du 7 novembre 20h au 9 novembre à 8h, cela afin de dénoncer la libéralisation du système ferroviaire.
L'origine du conflit remonte en réalité à près de 20 ans. En 1991, une directive européenne impose une séparation comptable entre la gestion des infrastructures et les activités de transport.
Transposée en 1997, elle se traduit en France par la scission des chemins de fer français en deux entités : la SNCF pour l'activité transport et RFF pour les infrastructures. Depuis cette époque, les relations entre les deux sociétés n'ont cessé de se tendre. En Allemagne, les deux entités sont restées sous la houlette d'une même holding, ce qui a diminué les conflits d'intérêt.
Aujourd'hui, les députés européens souhaiteraient aller plus loin dans la séparation structurelle entre les infrastructures et l'exploitant. "La SNCF ne serait plus qu'un transporteur", s'inquiète Gilbert Garrel, secrétaire général de la fédération des cheminots CGT, joint au téléphone par Europe1.fr.
Séparation renforcée
Concrètement, il pourrait ne plus y avoir d'activité de maintenance du réseau du côté de la SNCF. Car malgré la loi de 1997, RFF a délégué notamment à la SNCF la gestion de l'entretien des voies ferrées.
"On veut nous imposer l'éclatement", dénonce Gilbert Garrel. "Ceux qui sont allés le plus loin dans la libéralisation, ce sont les Anglais. On a vu ce que cela avait donné", martèle-t-il. La direction de la SNCF s'est refusé à tout commentaire dans l'immédiat.
Les syndicats veulent "peser" sur les discussions en cours à Bruxelles sur le ferroviaire qui prévoient "d'accroître encore la libéralisation", a indiqué à l'AFP Christian Dreyer de la CFDT.
Le préavis de grève français a été déposé dans le cadre d'une journée d'action des cheminots européens. De source syndicale, des manifestations du même ordre sont par exemple prévues en Autriche, en Allemagne, en Belgique et dans les pays baltes. Les cheminots européens devraient également organiser un rassemblement le 14 novembre prochain à Strasbourg pour faire pression sur les parlementaires européens.