L'avion d'Air France transportant les dépouilles de Vincent Delory et Antoine de Léocour, les deux otages Français enlevés vendredi dernier au Niger, s'est posé mercredi à 06h10 à l'aéroport parisien de Roissy. Il avait quitté l'aéroport de la capitale nigérienne à 00h37 mercredi.
La mort des deux hommes, âgés de 25 ans, avait été annoncée samedi, au lendemain de leur enlèvement dans un restaurant de Niamey par des hommes enturbannés et armés. Après l'assaut final (lancé au Mali selon les précisions de François Fillon apportées lundi), les forces françaises avaient découvert les corps des otages, près de ceux de leurs ravisseurs. Selon l'état-major français, les victimes auraient été abattues par balle par leurs kidnappeurs.
Les proches appellent à la discrétion
Les familles d'Antoine et de Vincent ont sommé les médias de respecter "leur deuil et leur douleur" pendant quelques jours. Elles ont été accueillies vers 07H00 au pavillon de réception de Roissy par Henri de Raincourt, le ministre chargé de la Coopération. Une bénédiction des corps et une cérémonie de recueillement doivent également s'y dérouler dans la plus stricte intimité.
Des funérailles communes seront organisées la semaine prochaine à une date et dans un lieu qui restent à déterminer. Des membres des deux familles, qui ont été reçues mardi par Nicolas Sarkozy, devraient participer dimanche à Linselles, dans le nord de la France, à une marche silencieuse.
Une seconde autopsie prévue en France
Les cercueils doivent être ensuite acheminés vers l’Institut médico-légal de Paris pour une autopsie. Une première expertise médicale avait été menée dans une clinique de Niamey. Ses conclusions n'ont pas été rendues publiques.
Selon une source médicale citée mercredi par l'agence France-Presse, les otages avaient les mains attachées dans le dos. Des sources policières françaises ont quant à elles assuré que "le corps de l'un des deux otages français était complètement calciné".
Aqmi pointé du doigt
Pour l'heure, le rapt n'a toujours pas été revendiqué. Toutefois, la France et le Mali ont accusé Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), très actif dans le Sahel. D'après des sources maliennes et nigériennes, l'enlèvement serait plus précisément l'oeuvre de Mokhtar Belmokhtar, un émir d'Aqmi qui aurait rejoint la mouvance davantage par appât du gain que par idéologie.
Le ministère nigérien de l'Intérieur a affirmé mercredi à l'AFP ne détenir "aucun terroriste" membre présumé d'Aqmi, sans apporter de précisions supplémentaires.